Paca : fin de conflit entre les agents des lycées et la région

C’est une grève perlée loin d’être anecdotique. On en a peu entendu parler, mais ce conflit semble aujourd’hui avoir trouvé une issue heureuse. Depuis le 15 septembre, les agents de dizaines de lycées de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur dénonçaient le manque de personnels dans leurs établissements.

Jules Peyron  • 30 septembre 2020
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Paca : fin de conflit entre les agents des lycées et la région
Photo : Les agents du lycée Marie-Cury mobilisés à Marseille le 25 septembre. © FSU Conseil régional SUD

Les agents des lycées de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) sont à bout. La crise sanitaire est venue dégrader encore un peu plus leurs conditions de travail. « Le respect du protocole sanitaire multiplie par deux ou trois la charge de travail des agents », estime Frédéric Quet, porte-parole régional de la FSU. En restauration, le syndicat estime qu’une multiplication par trois des effectifs serait nécessaire pour que les services soient plus nombreux et pour éviter ainsi la saturation des selfs à l’heure du repas. Côté nettoyage, les personnels d’entretien doivent aujourd’hui désinfecter plus qu’entretenir les locaux et, comme les agents d’accueil ou de jardinage, ils passent la journée avec des masques sur le nez.

Des suppressions de postes au lieu de renforts

Loin de multiplier les effectifs, la région Paca a au contraire annoncé la suppression de postes dans 13 lycées de son ressort lors d’un comité technique qui s’était tenu en avril. Des suppressions auxquelles s’ajoutent les arrêts maladie de ce début d’année, pour suspicions ou cas avérés de Covid. À la rentrée, face à une situation critique, les syndicats font dans un premier temps circuler une pétition qui rencontre un vif succès dans les établissements de la région. Puis vient le temps de la grève, qui promet de s’installer dans la durée. La FSU, syndicat de 50 % des agents des lycées de la région, dépose un préavis de grève d’un mois, du 15 septembre au 16 octobre, bientôt suivi par la CGT.

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Tous les jours depuis le 15 septembre, des agents se rassemblent devant leur établissement – une quarantaine sont concernés – afin de demander du renfort. Un piquet de grève quotidien d’une heure seulement, « pour se faire entendre sans bloquer le service public », précise Frédéric Quet. Pari réussi semble-t-il, puisque, après des semaines à déplorer l’absence d’ouverture de dialogue avec la région, les syndicats voient finalement la situation s’éclaircir.

200 agents promis, le préavis de grève levé

Le vendredi 25 septembre a lieu une première réunion durant laquelle la région annonce que 200 agents sont en cours de recrutement. La FSU reste sceptique, mais une seconde réunion, mardi 29 septembre, vient dissiper ses derniers doutes. « La collectivité a mis les moyens, la FSU a obtenu le retour de 13 postes dans les lycées qui avaient été touchés par les suppressions », se félicite Frédéric Quet, avant d’ajouter : « Sur la quarantaine de lycées qui s’étaient mobilisés dernièrement, la région a convenu que des renforts devaient être affectés dans l’urgence. »

Le préavis de grève est donc levé. La lutte aura duré 15 jours. Le syndicat FSU promet tout de même d’être présent aux côtés des agents de trois lycées des Alpes de Haute-Provence, mobilisés ce jeudi 1er octobre. Puis la situation devrait revenir à la normale dans la région. Et, avec l’arrivée de renforts, les agents vont pouvoir souffler… sous le masque.

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