Dossier : Gouverner sans chef, c'est possible
Gouverner sans chef, ils l’ont fait ! Notre-Dame- des-Landes : L’invention de la Commune du bocage
« C’est un chantier en cours, ni un exemple ni un idéal »
« C’est un chantier en cours, ni un exemple ni un idéal », note modestement Claire (1), vivant sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes depuis une décennie. Gouvernance horizontale, décisions par consensus, interpellation des rapports de domination, etc., « ces pratiques ne sont pas spécialement expérimentales en matière d’éducation populaire ». Si cette modestie est partagée parmi les « historiques », à l’extérieur, en revanche, le mode de vie de la ZAD fait briller des yeux. Désormais pacifiée, elle a connu de nombreuses installations l’an dernier, rapporte Hector, qui a vécu lui aussi les grandes heures de la ZAD.
Au début des années 2010, la vie est relativement cloisonnée en petits pôles dispersés sur les quelque 2 000 hectares de ce bocage nantais. Les premières formes collectives sont des « réunions d’habitant·es », pour entraver les travaux d’approche de l’aéroport et établir quelques structures communes – zone non marchande, espace bureau, fonds de matériels… Automne 2012, date pivot. L’opération César échoue à chasser les anti-aéroport. « La résistance a donné envie aux différentes composantes en lutte de “faire ensemble” », indique Pierre. « Squatteurs » (comme on disait alors), groupes paysans, associations, naturalistes et soutiens venus des bourgs voisins se retrouvent pour discuter des orientations relatives à la ZAD.
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