Joe Biden, à gauche mais pas trop
Dans la nomination de ses ministres et ses premières décisions, le nouveau président cherche un difficile équilibre entre les factions progressistes et centristes de son parti.
dans l’hebdo N° 1641 Acheter ce numéro

G érer un Parti démocrate divisé : un des premiers tests de Joe Biden », titrait le New York Times deux jours après l’annonce de la victoire du démocrate en novembre 2020. Maintenant que celui-ci est en poste, a-t-il passé l’épreuve du feu ? Tiraillé entre l’aile modérée de son parti et la branche progressiste, emmenée par le sénateur du -Vermont Bernie Sanders et la députée de New York Alexandria Ocasio-Cortez (« AOC »), il essaie en tout cas de ménager la chèvre et le chou.
Il suffit de regarder les nominations au sein de l’équipe gouvernementale pour comprendre le difficile numéro d’équilibriste auquel doit se livrer le nouveau locataire de la Maison Blanche. Toujours en cours de validation par le Sénat, une obligation constitutionnelle aux États-Unis, ses choix de ministres et de responsables d’agences publiques sont un savant dosage de personnalités centristes, comme la ministre des Finances, Janet Yellen, et de « chouchous » de l’aile progressiste du parti. Parmi ces derniers, on trouve le discret Gary Gensler, un proche de la sénatrice du Massachusetts Elizabeth Warren, figure de la gauche de la gauche. Cet ancien financier, connu pour son travail sur la régulation bancaire après la crise des subprimes de 2008, doit prendre la direction de la SEC (US Securities and Exchange Commission), le gendarme des marchés financiers.
Les gages donnés par Joe Biden sont encore