La course au vaccin vire au chacun pour soi
La campagne vaccinale montre l’incapacité de l’industrie pharmaceutique à répondre équitablement aux besoins et le mot d’ordre politique d’un « bien commun » peine à s’imposer.
dans l’hebdo N° 1639 Acheter ce numéro
Deux fois et demie plus cher. C’est ce que l’Afrique du Sud est obligée de payer pour obtenir une livraison de 1,5 million de doses du vaccin AstraZeneca, en comparaison avec le prix négocié par les Européens, qui jouissent d’un plus grand pouvoir de persuasion et ont participé aux financements de la recherche. Ainsi va le marché du médicament en temps de pandémie. La pénurie fait rage et les laboratoires ne se privent pas pour faire monter les enchères.
Les pays du Nord se sont taillé la part du lion en versant en avance l’argent de précommandes massives. Et ce sont eux qui aujourd’hui se crispent en raison des retards de livraison, se montrant à la fois incapables de rompre la spirale de l’égoïsme généralisé – un constat d’échec particulièrement cruel pour l’Union européenne – et dépendants de l’industrie privée du médicament, qu’ils ont