Réquisition d’un gymnase parisien : « La rue c’est pas fait pour vivre »
Le collectif Réquisition, accompagné de 350 personnes sans-abris, occupait hier le gymnase Japy à Paris dans le 11ème arrondissement.
Dans l’encadrure de la porte d’entrée, Jean Jacques Clément du collectif Solidarité migrants Wilson, prend le mégaphone et raconte : « On est ici pour visibiliser les centaines, les milliers de personnes qui sont dans la rue. » Des applaudissements résonnent dans le gymnase bondé. 350 personnes sans-abris, dont plusieurs familles, sont arrivées dans la matinée, sous la pluie.
L’occupation de la salle s’organise rapidement. Tandis que les associations préparent les négociations avec les forces de l’ordre et par conséquent, la maire de paris, d’autres installent les tables qui serviront aux distributions de repas.
1 060 personnes « sauvées de la rue »
« Il y a beaucoup de camarades qui se trouvent dans la rue, ce n’est pas fait pour vivre, expose une militante d’Utopia 56. Ils travaillent en pleine crise sanitaire et en rentrant n’ont même pas de logement digne. » Accablante situation quand, parallèlement, l’Insee recense 3 millions de logements vacants en France, 400.000 en Ile-de-France.
Au centre du terrain, une enfant joue avec une balle de tennis, depuis des mois sa mère algérienne doit « harceler le 115 tous les soirs, pour espérer trouver des chambres d’hôtels ». L’événement s’inscrit dans une campagne plus large du collectif Réquisitions qui se réjouit, dans un communiqué, des « 1 060 personnes sauvées de la rue » depuis janvier.
Après 7h d’occupation, 200 occupant·es montent dans les cars qui les mèneront vers des hébergements provisoires. Environ 80 personnes, en familles, passeront la nuit au gymnase en attente de solutions. D’après les organisateur·ices, 300 autres personnes n’ont pas pu prendre part à l’action, une nouvel événement aura lieu dès mercredi prochain sur la place de la République.
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