Réquisition d’un gymnase parisien : « La rue c’est pas fait pour vivre »

Le collectif Réquisition, accompagné de 350 personnes sans-abris, occupait hier le gymnase Japy à Paris dans le 11ème arrondissement.

Koupaïa Rault  • 7 mai 2021
Partager :
Réquisition d’un gymnase parisien : « La rue c’est pas fait pour vivre »
© Occupation d'un gymnase par le collectif Requisitons / Photos de Koupaïa Rault

Dans l’encadrure de la porte d’entrée, Jean Jacques Clément du collectif Solidarité migrants Wilson, prend le mégaphone et raconte : « On est ici pour visibiliser les centaines, les milliers de personnes qui sont dans la rue. » Des applaudissements résonnent dans le gymnase bondé. 350 personnes sans-abris, dont plusieurs familles, sont arrivées dans la matinée, sous la pluie.

L’occupation de la salle s’organise rapidement. Tandis que les associations préparent les négociations avec les forces de l’ordre et par conséquent, la maire de paris, d’autres installent les tables qui serviront aux distributions de repas.

1 060 personnes « sauvées de la rue »

« Il y a beaucoup de camarades qui se trouvent dans la rue, ce n’est pas fait pour vivre, expose une militante d’Utopia 56. Ils travaillent en pleine crise sanitaire et en rentrant n’ont même pas de logement digne. » Accablante situation quand, parallèlement, l’Insee recense 3 millions de logements vacants en France, 400.000 en Ile-de-France.

Au centre du terrain, une enfant joue avec une balle de tennis, depuis des mois sa mère algérienne doit « harceler le 115 tous les soirs, pour espérer trouver des chambres d’hôtels ». L’événement s’inscrit dans une campagne plus large du collectif Réquisitions qui se réjouit, dans un communiqué, des « 1 060 personnes sauvées de la rue » depuis janvier.

Après 7h d’occupation, 200 occupant·es montent dans les cars qui les mèneront vers des hébergements provisoires. Environ 80 personnes, en familles, passeront la nuit au gymnase en attente de solutions. D’après les organisateur·ices, 300 autres personnes n’ont pas pu prendre part à l’action, une nouvel événement aura lieu dès mercredi prochain sur la place de la République.

Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

La mère de Sophie Abida : « Qu’est-ce que ma fille a fait pour mériter tout ça ? »
Justice 7 février 2025 abonné·es

La mère de Sophie Abida : « Qu’est-ce que ma fille a fait pour mériter tout ça ? »

Malgré des accusations d’inceste, les quatre enfants de Sophie Abida avaient été transférés chez le père. Vendredi 7 février, une trentaine de personnes étaient rassemblées pour une audience déterminante, durant laquelle l’avocate demandait notamment une ordonnance de protection.
Par Pauline Migevant
La Mairie de Paris demande l’expulsion des mineurs isolés de la Gaîté Lyrique
Reportage 7 février 2025 abonné·es

La Mairie de Paris demande l’expulsion des mineurs isolés de la Gaîté Lyrique

Depuis le 10 décembre, le collectif des jeunes du parc de Belleville occupe le centre culturel de la Gaîté Lyrique, à Paris. Près de 400 jeunes réclament leur droit d’être protégés. Mais ce vendredi 7 février, la Ville de Paris a demandé leur expulsion.
Par Élise Leclercq
IA : « On est passé trop vite de la recherche à la commercialisation »
La Midinale 7 février 2025

IA : « On est passé trop vite de la recherche à la commercialisation »

Alors que s’ouvre le sommet sur l’intelligence artificielle à Paris, David Chavalarias, directeur de recherche au CNRS au centre d’analyse et de mathématiques sociales de l’EHESS, est l’invité de « La Midinale ».
Par Maxime Sirvins
IA : on n’a pas de pétrole mais on a des idées
Analyse 7 février 2025

IA : on n’a pas de pétrole mais on a des idées

Le jour de son intronisation, Donald Trump a crânement avancé son plan pour l’intelligence artificielle. De quoi décontenancer les concurrents, notamment européens, qui se voient complètement dépassés, tant l’ordre de grandeur paraît hors de leur portée.
Par Pablo Pillaud-Vivien