À Tours, une union bien mitonnée
La cité tourangelle prouve que le rassemblement entre insoumis, écologistes et socialistes n’a rien d’un vœu pieux lorsqu’il est le fruit d’un vrai processus de construction ouvert aux citoyens.
dans l’hebdo N° 1658 Acheter ce numéro

© SÈbastien Pons / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Il y a tout juste un an, les élections municipales rendaient leur verdict et coloraient de vert plusieurs frontons de grandes villes, de Lyon à Bordeaux en passant par Strasbourg, Poitiers ou Besançon. Considérés alors comme les grands gagnants du scrutin, les nouveaux maires écologistes ont continué de défrayer la chronique les mois suivants, pour le meilleur mais surtout pour le pire, et sont ainsi devenus la principale cible à abattre des conservateurs en tout genre. Mais à quoi bon renchérir sur ces vaines polémiques, au risque de donner du crédit à cette vaste entreprise de diabolisation (1) ?
Pour souffler cette première bougie, Politis a préféré aller prendre la température du côté de Tours, l’une des seules municipalités à être restées hors du champ de tir, loin des petites phrases montées en épingle et de la vindicte ramassée en quelques mots. Le cas n’en est pas moins intéressant, au contraire : à la tête d’une alliance de la gauche et des écologistes, rassemblés dès le premier tour, Emmanuel Denis incarne la possibilité d’une union large, et gagnante. Radioscopie d’une victoire, qui résonne aussi comme un espoir sur la route de 2022.
De la vie politique à Tours, certains disent qu’elle n’a rien à envier au Sénat. D’autres préfèrent la comparaison avec la Loire, qui traverse paisiblement cette ville de 135 000 habitants, régulièrement surnommée « la belle endormie ». Quelle que soit l’analogie, plus ou moins flatteuse, l’idée reste la même : ici, tout coule, sans vagues ni grand remous, dans une sorte de torpeur forcément inhabituelle pour qui débarque de