Julien Denormandie, petit soldat de Macron
À l’approche de 2022, le ministre de l’Agriculture, très proche du Président, veille à éviter toute vague, gérant la prochaine PAC dans un statu quo très favorable à la FNSEA.
dans l’hebdo N° 1660 Acheter ce numéro

© Xosé Bouzas/Hans Lucas/AFP
Quelques milliers d’agricultrices et d’agriculteurs dans leurs champs dans le plus simple appareil, brandissant des messages d’alerte : cette « bio à poil » manifestait, début juin, pour dénoncer le sort qui menace la filière via le projet de plan stratégique national (PSN), élaboré pour décliner en France la nouvelle politique agricole commune (PAC, période 2023-2027). « Déshabiller l’agriculture bio pour rhabiller confortablement le reste de l’agriculture », explicite Philippe Camburet, président de la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab). Dans le collimateur, Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture.
Alors que l’objectif d’atteindre 15 % des surfaces agricoles cultivées en bio en France à la fin du quinquennat est hors d’atteinte (8,5 % fin 2019), le ministre est parti à l’assaut de « l’opposition entre environnement et agriculture », estimant qu’« il n’y a pas dans notre pays d’un côté les vertueux qui font du bio et de l’autre côté les mauvais qui font un autre type d’agriculture ». Traduction avec la création d’une « haute valeur environnementale » (HVE) annoncée par le PSN pour l’application du système des « écorégimes » que la PAC veut mettre en place : les agriculteur·rices toucheront les aides directes de l’Union européenne à condition d’adopter des pratiques « bénéfiques pour l’environnement ».
Mais les critères de la HVE, assez peu exigeants, devraient laisser une large place