Mon handicap, c’est une force : Alexandra Nouchet, 23 ans, nageuse et athlète

« Grâce à mon handicap, je vis des moments sportifs forts et inspirants. »

Patrick Piro  • 21 juillet 2021 abonné·es
Mon handicap, c’est une force : Alexandra Nouchet, 23 ans, nageuse et athlète
© Adrien Chacon

Je suis née avec la jambe droite atrophiée. Dès l’enfance, j’ai été orientée vers la natation : « Dans l’eau, tu pourras être perçue “comme les autres”, me disait le kiné. Les yeux ne s’attarderont pas sur toi. » D’ailleurs, je n’y prêtais pas trop attention. Mais, à partir du collège, les regards se sont faits plus insistants. J’étais appareillée, ma jambe avait une apparence différente. « Pas besoin de venir à l’école avec des protège-tibias », on m’a dit une fois. J’étais complexée, je ne me mettais jamais en short.

Et puis, après le bac, j’ai commencé à m’accepter : « Tu es comme ça, alors autant en tirer parti. » Ma prothèse est mieux modelée – limite si je n’en joue pas désormais ! Après des années où je m’étais contrainte à masquer ma situation, j’ai perdu ma gêne. Et je dis même que c’est une force : grâce à mon handicap, je vis des moments sportifs forts et inspirants que je n’aurais sans doute jamais vécus autrement – qui sait si le sport m’aurait même intéressée ? Aujourd’hui, c’est devenu une drogue, ça m’a tellement apporté !

Et en octobre dernier, après douze ans de natation, je me suis mise à l’athlétisme : 100 mètres et saut en longueur. J’ai 23 ans, je suis sélectionnée pour les championnats d’Europe. Mes progrès rapides, je les dois peut-être au fait d’être décomplexée vis-à-vis de ma jambe. Je me mets en short, j’ai décoré la lame de carbone qui prolonge ma prothèse quand je cours. Je prends du plaisir sans plus me soucier du regard des autres.

Société
Publié dans le dossier
Nos corps en bataille
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

En France, l’État acte l’abandon des quartiers
Quartiers 23 avril 2025 abonné·es

En France, l’État acte l’abandon des quartiers

En voulant supprimer l’Observatoire national de la politique de la ville, le gouvernement choisit de fermer les yeux sur les inégalités qui traversent les quartiers populaires. Derrière un choix présenté comme technique, c’est en réalité un effacement politique du réel qui se joue. 
Par Maxime Sirvins
Protection de l’enfance, en finir avec les liens du sang
Enquête 23 avril 2025 abonné·es

Protection de l’enfance, en finir avec les liens du sang

Selon la Convention internationale des droits de l’enfant, l’intérêt supérieur de l’enfant doit être « une considération primordiale » dans toutes les décisions qui le concernent. Mais en France, la politique familialiste a longtemps privilégié les droits des liens biologiques. Les lignes commencent à bouger et se heurtent à l’état désastreux de la protection de l’enfance.
Par Elsa Gambin
« Il existe une banalisation des pratiques non conventionnelles de soin »
Entretien 17 avril 2025 abonné·es

« Il existe une banalisation des pratiques non conventionnelles de soin »

Donatien Le Vaillant, chef de la Miviludes, revient sur le dernier rapport d’activité de la mission interministérielle, révélant une augmentation continuelle des dérives sectaires entre 2022 et 2024 en matière de santé.
Par Juliette Heinzlef
« Avant, 70 % des travailleurs géraient la Sécu. Aujourd’hui, c’est Bayrou. Voilà le problème »
La Midinale 16 avril 2025

« Avant, 70 % des travailleurs géraient la Sécu. Aujourd’hui, c’est Bayrou. Voilà le problème »

Damien Maudet, député LFI-NFP de Haute-Vienne, auteur de Un député aux urgences aux éditions Fakir, est l’invité de « La Midinale ».
Par Pablo Pillaud-Vivien