Déchets nucléaires : Victoire en demi-teinte pour les opposants à Cigéo

Les sept opposant·es au projet d’enfouissement sont relaxé·es de l’accusation d’association de malfaiteurs.

Politis  • 29 septembre 2021
Partager :
Déchets nucléaires : Victoire en demi-teinte pour les opposants à Cigéo
© JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

Après une enquête de quatre ans et un procès de trois jours en juin dernier, le tribunal correctionnel de Bar-le-Duc (Meuse) a rendu son jugement : les sept opposant·es au projet d’enfouissement des déchets nucléaire Cigéo sont relaxé·es de l’accusation d’association de malfaiteurs. « La justice reconnaît par ce délibéré qu’il s’agissait d’une construction policière grossière, de la pure fiction, du -fantasme politico-judiciaire. Mais le mal est fait ! », a réagi le Collectif contre l’enfouissement des déchets radioactifs (Cedra) sur Twitter.

Car des peines ont été prononcées pour les autres chefs d’accusation : destruction, dégradation ou détérioration de bien par substance explosive, détention de substances ou produits incendiaires ou explosifs, et organisation d’une manifestation sur la voie publique n’ayant pas fait l’objet d’une déclaration préalable. Deux personnes écopent de douze et neuf mois de prison ferme. Trois autres sont condamnées à neuf mois de prison avec sursis, une autre à six mois. Une seule est relaxée de toutes les charges.

Des peines assez lourdes quand on sait que, dans le dossier de 22 000 pages, seul le motif de l’organisation d’une manifestation non déclarée restait valable… Pour les avocats des prévenu·es, l’association de malfaiteurs n’a donc été qu’un « prétexte pour les écouter, les perquisitionner, les surveiller, les contrôler et les éloigner de la Meuse et de la Haute-Marne », et tenter d’écraser l’opposition à Cigéo. Mais celle-ci a retrouvé toute sa vigueur afin de mener la bataille de l’information pendant l’enquête publique, qui se déroule jusqu’au 23 octobre.

Écologie
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

VivaTech : le salon des start-ups écocides
Reportage 13 juin 2025 abonné·es

VivaTech : le salon des start-ups écocides

Paris accueille Viva Technology, le plus grand salon européen dédié au secteur de la tech et aux start-ups. Dans ce temple de la sacro-sainte innovation, l’écologie est l’éternelle absente, cantonnée à de néfastes inventions technosolutionnistes.
Par Thomas Lefèvre
François Sarano : « Il y a une vraie lueur d’espoir pour les océans si on s’en donne les moyens »
Entretien 9 juin 2025 abonné·es

François Sarano : « Il y a une vraie lueur d’espoir pour les océans si on s’en donne les moyens »

L’océanographe et plongeur professionnel ne se lasse pas de raconter les écosystèmes marins qu’il a côtoyés dans les années 1980 et qu’il a vu se dégrader au fil des années. Il plaide pour une reconnaissance des droits des espèces invisibles qui façonnent l’équilibre du monde, alors que s’ouvre ce 9 juin à Nice la Conférence des Nations unies sur l’océan (Unoc).
Par Vanina Delmas
Surpêche : en France, les stocks s’épuisent, la pêche industrielle s’accroche
Infographie 9 juin 2025 abonné·es

Surpêche : en France, les stocks s’épuisent, la pêche industrielle s’accroche

Alors que les ressources marines françaises s’épuisent, la pêche industrielle poursuit son activité à un rythme soutenu. Sous la surface, les fonds marins français sont méthodiquement ravagés par des techniques de pêche industrielles lourdes et peu sélectives.
Par Maxime Sirvins
Les pêcheurs de la baie de Granville en eaux troubles
Reportage 9 juin 2025 abonné·es

Les pêcheurs de la baie de Granville en eaux troubles

Biodiversité, tourisme, pêche, conchyliculture… la zone maritime au large de Granville et de Chausey concentre à elle seule beaucoup des problématiques qui seront à l’ordre du jour de la Conférence des Nations unies  sur l’océan (Unoc) qui s’ouvre à Nice ce 9 juin.
Par Guy Pichard