Que sont devenus les grands meetings ?

Le rassemblement géant de Jean-Luc Mélenchon, place de la République, fait exception dans une campagne où la plupart des candidats délaissent ces rendez-vous pourtant mobilisateurs.

Michel Soudais  • 23 mars 2022 abonné·es
Que sont devenus les grands meetings ?
Le 20 mars place de la République, à Paris, Jean-Luc Mélenchon peut se targuer d’avoir réussi la plus grande manifestation publique de la campagne.
© Christophe ARCHAMBAULT / AFP

La démonstration de force était recherchée. Elle a été couronnée de succès. En rassemblant dans la rue dimanche 20 mars des dizaines de milliers de personnes – 100 000 selon les organisateurs – pour une marche entre Bastille et République suivie d’un meeting sur cette grande place parisienne, Jean-Luc Mélenchon peut se targuer d’avoir réussi la plus grande manifestation publique de la campagne présidentielle. De quoi donner à voir, avec les images d’une foule dense, diverse, joyeuse et enthousiaste, un aperçu de cette union populaire qu’il cherche à constituer.

Certes, le candidat de La France insoumise, qui se présente pour la troisième fois à cette élection, avait déjà organisé des manifestations similaires en faveur d’une 6e république lors des campagnes de 2012 et de 2017 avec le même succès. Mais cette année, le contraste avec ses concurrents et adversaires est encore plus marqué, la plupart d’entre eux ayant renoncé à tenir ce qu’ils qualifient de « grandes messes » quand l’équipe de campagne du candidat insoumis les conçoit comme les étapes d’une mobilisation croissante.

L’épidémie de covid-19 a longtemps raréfié les réunions publiques, pourtant autorisées sans passe sanitaire et vaccinal par le Conseil constitutionnel. Les candidats privilégiant les médias, les réseaux sociaux et, jusqu’en février, les déplacements thématiques pour des rencontres en petit nombre. Le contexte sanitaire n’explique toutefois pas à lui seul la quasi-disparition des grands rassemblements politiques qui ont longtemps rythmé nos campagnes présidentielles. Dimanche soir, dans les commentaires médiatiques sur la démonstration de force de

Envie de terminer cet article ? Nous vous l’offrons !

Il vous suffit de vous inscrire à notre newsletter hebdomadaire :

Vous préférez nous soutenir directement ?
Déjà abonné ?
(mot de passe oublié ?)

Pour aller plus loin…

L’écologie d’extrême droite et réactionnaire
Infographie 8 juin 2023

L’écologie d’extrême droite et réactionnaire

Est-il possible de cartographier une nébuleuse aussi complexe que celle des écologies d’extrême droite et réactionnaires ? Pour accompagner son dossier de la semaine, Politis s’est associé au collectif FLED pour une  représentation non-exhaustive, se voulant un premier outil d’identification de ces différents courants.
Par Daphné Deschamps
Cinquante nuances de vert-brun
Enquête 7 juin 2023 abonné·es

Cinquante nuances de vert-brun

Les extrêmes droites françaises sont protéiformes, leur rapport à l’écologie l’est tout autant. Retour sur des courants complexes, des plus électoralistes aux plus radicaux, entre écologisation de l’extrême droite et fascisation de l’écologie.
Par Daphné Deschamps
Écologie : le bilan noir de l’extrême droite au pouvoir
Bilan 7 juin 2023 abonné·es

Écologie : le bilan noir de l’extrême droite au pouvoir

Dans les pays où l’extrême droite est au pouvoir, l’environnement est loin d’être une priorité politique. Pire, les décisions prises aggravent la crise climatique. Preuve par l’exemple sur trois continents.
Par Rose-Amélie Bécel
« Le RN est dans un greenwashing nationaliste » 
Entretien 7 juin 2023 abonné·es

« Le RN est dans un greenwashing nationaliste » 

Le terme « écofascisme » est de plus en plus mis en avant médiatiquement, sans qu’on sache forcément à quoi il correspond ou comment l’utiliser. Deux auteurs de livres sur cette question reviennent sur un concept complexe, ses risques et les moyens d’éviter d’opérer de dangereux glissements.
Par Daphné Deschamps