Voter Macron, dilemme de la gauche
Pour les électeurs qui ont voté à gauche le 10 avril, la déception laisse aujourd’hui place à l’indécision, face à deux candidats bien éloignés de leurs convictions.
dans l’hebdo N° 1701 Acheter ce numéro

© Andre Alves / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Ils avaient les yeux rivés sur leur écran de télévision ou les oreilles pendues à leur radio. Ils s’étaient retrouvés entre amis ou en famille, dans un bar ou chez eux. Sur leur téléphone, ils scrutaient les dernières annonces, les derniers sondages. Mais à 20 heures, le glas a sonné : Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont au second tour. Pour les électeurs de gauche, la déception est immense.
« J’y ai complètement cru, confie Benjamin, doctorant en sciences politiques et mélenchoniste convaincu. J’ai actualisé la page de mon ordinateur jusqu’à une heure et demie du matin, avant de finir par me résigner. » L’espoir avait rejailli au cours de la soirée, alors que les estimations donnaient un écart entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon de seulement 0,8 %. « Il ne manquait pas grand-chose pour voir un candidat de gauche au second tour », regrette Noé, originaire d’Ardèche et étudiant en littérature à Paris. Il a passé le début de sa soirée avec ses amis à écouter les discours des différents candidats. « C’était encore plus déprimant. Emmanuel Macron n’a rien lâché, il reste sûr de lui, alors que Jean-Luc Mélenchon a fait 20 % et que l’on aurait pu s’attendre à ce qu’il revienne sur la retraite à 65 ans par exemple. En matière de communication, j’ai trouvé son discours moins bien que celui de Marine Le Pen. Et je n’ai envie de voter ni pour l’un ni pour l’autre. »
Comment voter dimanche 24 avril ? La question taraude les esprits des électeurs de gauche, qui se voient proposer de choisir entre la droite et l’extrême droite. « C’est dur, reconnaît Mathilde, administratrice de compagnie de théâtre
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