« Une déshumanisation totale des Palestiniens »
L’analyste politique palestinienne Inès Abdel Razek décrit la situation en Cisjordanie et à Gaza, où les habitants éprouvent « colère et frustration ».
dans l’hebdo N° 1724 Acheter ce numéro

© Photo : HAZEM BADER / AFP.
Depuis Jérusalem, où elle vit, Inès Abdel Razek, directrice du Palestine Institute for Public Diplomacy, organisation indépendante palestinienne de mobilisation internationale pour les droits des Palestiniens, installée à Ramallah, analyse leur situation d’isolement. Une situation qui les met à la merci de la représentation que font d’eux les gouvernements israélien et occidentaux. Sans rapport avec la réalité.
Quels changements avez-vous perçus au cours des dernières années en Cisjordanie et à Jérusalem, notamment depuis le mandat de Donald Trump ?
Inès Abdel Razek : La normalisation internationale du régime israélien va de pair avec la consolidation de l’apartheid sur le terrain. Cela renforce la culture d’impunité d’Israël, qui se sent plus libre de commettre des exactions, avec l’assentiment international.
La violence n’est pas seulement celle de haute intensité que montrent parfois les médias internationaux lors de bombardements. Ce que les Israéliens appellent « calme » ne l’est jamais pour les Palestiniens et la violence ne s’arrête pas. Depuis le début de l’année, 140 Palestiniens ont été tués par l’armée en Cisjordanie et à Gaza.
À cela s’ajoutent les démolitions de maisons, l’avancement des constructions de logements dans les colonies, les incarcérations arbitraires, le harcèlement des ONG, les lois ségrégationnistes ou encore la recrudescence de la violence par les colons. Des pogroms sont menés dans des villages palestiniens en toute impunité.
L’armée protège des colons et la politique de répression est soutenue par la population israélienne.
Avez-vous l’impression que l’armée couvre ces exactions ?
Il y a une claire interdépendance entre
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