5 ans de #MeToo : comment lutter contre le harcèlement sexuel d’ambiance ?
Les environnements de travail dégradés par des comportements salaces entraînent de la souffrance. En dépit d’outils juridiques et de dispositifs de soutien, peu de victimes dénoncent ces faits.
dans l’hebdo N° 1727 Acheter ce numéro

Diffusion de films X pendant la pause déjeuner, gage pour les nouvelles arrivées consistant à mimer des fellations avec des godemichés, mains aux fesses ou sur les seins, propos obscènes… Devant le conseil de prud’hommes de Paris le 29 septembre, les avocates de Sabine ne manquent pas d’exemples pour décrire *l’ambiance pornographique__ entretenue par Julien Casiro au sein de l’agence de publicité Braaxe – désormais rebaptisée Life Like Conseil –, dont il est le fondateur.
Neuf salariés ont témoigné dans le dossier de leur cliente. La trentenaire est la seule à poursuivre son ex-employeur pour harcèlement sexuel et moral. Des écrits attestent qu’elle a, par exemple, photographié son anus contre une prime de 1 000 euros. Pour la partie adverse, la relation était réciproque, il n’existait donc pas de harcèlement.
Pendant six ans, des centaines de messages ont été échangés entre les deux protagonistes. « C’est elle qui va le chercher constamment », défend Pauline Chanel, conseil de Braaxe, qui cite plusieurs textos ambigus. « Céder n’est pas consentir, martèle Élise Fabing, l’une des avocates de la requérante. Ma cliente était complètement sous emprise. Il y a une domination intellectuelle et économique dans ce dossier. Ne pas le reconnaître, c’est nier le rapport de force entre un salarié et son employeur », argumente-t-elle en ajoutant : « Elle était salariée, jeune, elle commençait. [Julien] Casiro était plus vieux, avait beaucoup de succès, il était n° 2 du syndicat des agences de communication. Donc, forcément, elle faisait tout pour lui plaire. »
Cette affaire, très médiatisée après sa révélation sur le
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