5 ans de #MeToo : ne rien lâcher !

Le tsunami féministe a mis en lumière la question des violences sexistes et sexuelles du système patriarcal. Mais il reste tant à faire. Alors, à l’heure de fêter cet anniversaire, Politis se penche dès cette semaine et pendant un mois sur cinq années de lutte ainsi que sur ses limites.

Nadia Sweeny  • 11 octobre 2022
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5 ans de #MeToo : ne rien lâcher !
© Manifestation organisée par des collectifs féministes a l occasion de la Journée internationale des droits de la femme, le 8 mars 2021, à Bordeaux. (Photo : Bastien Marie / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP.)

Que MeToo nous a fait du bien ! Ce fut un tsunami sans précédent qui a ébranlé le système, l’a mis face à ses effets délétères. L’ensemble du monde a ainsi constaté l’ampleur du phénomène des violences sexistes et sexuelles. Nous sommes toutes concernées !

Le patriarcat a été mis en accusation. Mais il tient bon. À l’heure des cinq ans du plus grand mouvement féministe de ce siècle, tant de choses restent à faire. L’extrême droite est en embuscade et instrumentalise plus que jamais ce combat. L’escroquerie fonctionne : la voilà au pouvoir dans plusieurs pays d’Europe.

Et que fait-elle ? Elle attaque les acquis féministes, notamment le droit à l’avortement. «N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant», nous prévenait Simone de Beauvoir.

Le féminisme de demain doit continuer de traverser et d’imprégner l’ensemble des combats sociaux, antiracistes et progressistes.

Mais, aujourd’hui, la gauche peine à faire front. Bousculée par des affaires internes, incapable de tenir une position solide contre le racisme. Sa perte de crédibilité est un signal : nous avons besoin de « puissantes organisations autonomes, féministes et antiracistes », nous dit Fatima Ouassak dans un entretien à paraître cette semaine dans nos colonnes.

C’est dans ce contexte que Politis questionne l’après-MeToo. Notre journal, engagé sur ces questions essentielles, explore dans le numéro spécial (1727) qui paraît cette semaine et dès le 12 octobre sur son site – ce, tout au long du mois –, les impensés, les limites mais aussi les angles morts de la lutte. Parce que le féminisme de demain doit continuer de traverser et d’imprégner l’ensemble des combats sociaux, antiracistes et progressistes. Parce qu’il ne faut rien lâcher.

© Politis
Manifestation organisée par des collectifs féministes a l occasion de la Journée internationale des droits de la femme, le 8 mars 2021, à Bordeaux. (Photo : Bastien Marie / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP.)

Notre dossier #MeToo : tout reste à faire (Politis n°1727) :

« On a trop individualisé le combat féministe »

« Les femmes étrangères, victimes à plus d’un titre »

Comment lutter contre le harcèlement sexuel d’ambiance ?

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