5 ans de #MeToo : les femmes étrangères, victimes à plus d’un titre
Violences conjugales, chantage au titre de séjour et racisme d’État : des milliers de femmes de nationalité étrangère sont prises entre plusieurs oppressions, à l’écart des politiques nationales.
dans l’hebdo N° 1727 Acheter ce numéro

Sabrina* a essayé de mettre fin à ses jours, les secours sont en intervention. » 1er août, 23 h 05. D’ordinaire, les SMS de Fouzia Hamami s’accompagnent d’émojis. Celui-là n’en a pas. Il est factuel, brutal. À la mesure du choc que ressent celle qui pilote l’Espace associatif et citoyen de proximité, à Argenteuil.
Chaque semaine, des femmes étrangères victimes de violences conjugales s’y rendent pour être écoutées, conseillées. Depuis un an, elle tente d’aider Sabrina, une Algérienne de 31 ans, perdue entre la violence de son mari et son « amour » pour lui.
Douze mois de messages vocaux décousus, dans lesquels elle décrit leur idylle, au pays, puis la brutalité de son compagnon lorsque le couple s’installe en France et qu’il l’empêche de sortir et de se soigner. Une première fois, la jeune femme, anorexique, est jetée au sol. La seconde, contre le mur.
Elle raconte ensuite une nouvelle emprise. La pression devient administrative. « J’ai peur de lui », confie-t-elle souvent. Il la menace de divorcer. Il lui décrit la honte qu’elle devra porter en cas de séparation. L’expulsion du territoire, la fin de l’eldorado, le retour en Algérie.
Pour mieux la contrôler. Dépendantes de leur mari si elles arrivent en France par le biais du regroupement familial, par exemple, les femmes étrangères victimes de violence « ont les mains liées devant leur bourreau, qui joue sur leur clandestinité, souffle Fouzia Hamami. Elles
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