Mouvement social : la revanche de la CGT ?
Grâce à la grève dans les raffineries, le syndicat est parvenu à remettre la hausse des salaires dans le débat public. Une réussite qui a surpris jusqu’en son sein et qu’il aimerait généraliser.
dans l’hebdo N° 1729 Acheter ce numéro

Entre le 29 septembre et le 18 octobre, il ne s’est déroulé que trois semaines. Pourtant, pour la CGT, les choses ont beaucoup changé. La confédération, avec plusieurs autres syndicats, avait appelé de longue date à une journée de mobilisation interprofessionnelle le 29 septembre, qui faisait office de « manifestation de rentrée », même si, au sein des centrales syndicales, on déteste ce terme.
Hausse des salaires, retraite à 60 ans… Les mots d’ordre étaient nombreux. La mobilisation, en revanche, est restée plutôt discrète. 250 000 personnes y ont participé dans toute la France selon la CGT, et les revendications n’ont que peu pesé dans le débat public.
Trois semaines plus tard, la donne semble avoir quelque peu changé. La hausse des salaires s’est en effet imposée comme un enjeu majeur du moment. La raison ? Une grève de plus de trois semaines dans les raffineries de Total (certaines sont encore en cours à l’heure où nous écrivons ces lignes) qui a partiellement bloqué le pays et ainsi instauré un rapport de force important entre les organisations syndicales, le gouvernement et le patronat.
Pourtant, loin d’être une stratégie mûrement réfléchie, ce mouvement d’ampleur a surpris au sein même de la confédération. « Ce n’était pas du tout dans notre agenda social, reconnaît Angeline Barth, secrétaire confédérale de la CGT. C’est le partage des dividendes au sein de Total qui a mis le feu aux poudres et ce sont les salariés de l’entreprise qui ont décidé de se mettre en grève reconductible. »
Sur les piquets de grève des raffineries, on regrettait d’ailleurs la lenteur de la confédération à nationaliser le mouvement. « Tout n’est pas rose. Les mots d’ordre nationaux, il a fallu aller les chercher. On aurait aimé plus d’actions et de soutiens », confie Alexis Antonioli, secrétaire général de la CGT Total-Énergies en Normandie.
« Il faut du temps pour mesurer l’ampleur et l’impact d’un mouvement dans les raffineries. L’effet n’est pas visible du jour au lendemain comme c’est le cas avec les cheminots, par exemple. La grève a commencé le 27 septembre et plusieurs organisations étaient encore dans la mise en place de la journée interprofessionnelle du 29. Donc le
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