Une réforme de l’assurance-chômage brutale et déconnectée du réel

Le gouvernement souhaite mettre en place un système de « contracyclicité » visant à adapter les règles d’indemnisation en fonction de la conjoncture économique.

Pierre Jequier-Zalc  • 28 septembre 2022 abonné·es
Une réforme de l’assurance-chômage brutale et déconnectée du réel
© Une manifestation de soutien à Pôle Emploi, à Toulouse, en janvier 2021. (Photo by Alain Pitton/NurPhoto)

Contracyclicité. Un mot compliqué pour un principe qui l’est beaucoup moins. Une assurance-chômage « plus stricte quand trop d’emplois sont non pourvus, plus généreuse quand le chômage est élevé », pour reprendre les termes d’Emmanuel Macron. Voici, en résumé, ce que prépare le gouvernement. À l’heure actuelle, les détails de la mesure n’ont pas encore été révélés. Quels seront les indicateurs permettant de déterminer si la conjoncture est « bonne » ou « mauvaise » ? Quels paramètres ces indicateurs feront-ils varier ? La durée d’indemnisation ? Les critères d’éligibilité ?

Le gouvernement a assuré d’une chose : il ne touchera pas au montant de l’indemnité. Un simple argument de communication, selon la sociologue du travail Claire Vivès. « Si vous faites varier les critères d’éligibilité, par exemple, une personne qui toucherait une allocation lorsque la conjoncture est mauvaise pourrait ne pas la toucher lorsque celle-ci est bonne. Donc, de fait, ça affecte son revenu. »

Plus que sur les détails techniques, c’est sur le principe même que de nombreux chercheurs du monde du travail sont critiques. « L’assurance-chômage est une

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