EELV, l’enjeu ardu de la massification

Marine Tondelier est la nouvelle secrétaire nationale d’EELV. Les écologistes ont choisi la stabilité du centre avec cette héritière de Julien Bayou. Entre refondation, autonomie et fin des polémiques, la lourde tâche à venir, pour le parti, sera de rassembler.

Jonathan Trullard  • 10 décembre 2022 abonné·es
EELV, l’enjeu ardu de la massification
Marine Tondelier, en novembre 2022.
© JOEL SAGET / AFP.

Mise à jour le 10 décembre 2022

Aucune surprise au congrès fédéral du parti EELV ce samedi 10 décembre 2022 : Marine Tondelier a été désignée secrétaire nationale du parti écologiste par ses militants, avec un score sans appel de 90,8 % des voix.

Première publication le 7 décembre 2022

La nouvelle tête des Verts sera connue ce samedi 10 décembre, mais son visage se dessine déjà : il prend les traits tranquilles de la continuité. Lors de la première phase de son congrès, le 26 novembre dernier, le cœur d’Europe Écologie-Les Verts – 5 600 votants à peine – a placé la motion portée par Marine Tondelier largement en tête. Celle-ci a recueilli 47 % des voix, un résultat écrasant les motions de Sophie Bussière (18 %) et de Mélissa Camara (13,5 %), respectivement soutenues par Yannick Jadot et Sandrine Rousseau.

Le duel de la primaire 2021, qui avait rassemblé un peu plus de 100 000 votants, a donc fait pschitt en interne. Et si la ligne de Tondelier n’est pas tellement éloignée de celle de Rousseau, elle s’inscrit dans une incarnation différente, prétendument plus rassembleuse et moins radicale. La conseillère régionale des Hauts-de-France, proche d’Éric Piolle et de Cécile Duflot, parle rassemblement et indépendance vis-à-vis de la Nupes, quand Rousseau fustige une motion de « règlement intérieur » et implore « l’ouverture indispensable ».

Le constat de l’entre-soi

« La Suite » – c’est le nom de la motion majoritaire, celle de Tondelier – prône la devise sentimentale « ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous divise ». Pour Daniel Boy, directeur de recherche émérite au Cevipof et spécialiste de l’écologie politique, les résultats du premier tour n’ont rien d’exceptionnel.

Peu ou prou identiques à ceux du dernier congrès, ils montrent surtout un décalage entre la massive mobilisation environnementale externe et le microscopisme du parti – 50 % de participation sur 11 000 adhérents seulement. « Les gens n’ont plus envie de ce vieux modèle », estime le chercheur. Même constat pour Noël Mamère, qui juge EELV

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Politique
Temps de lecture : 6 minutes