Manif du 31 janvier : dispositif policier en légère augmentation à Paris

Pour la deuxième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, le dispositif policier de la manifestation parisienne se renforce légèrement comparé à celle du 19 janvier avec plus de 3 000 agents.

Maxime Sirvins  • 31 janvier 2023
Partager :
Manif du 31 janvier : dispositif policier en légère augmentation à Paris
Un policier de la CRS 8 armé d’un LBD 40 vise des journalistes lors de la manifestation du 19 janvier 2022 à Paris.
© Maxime Sirvins

Alors que la deuxième manifestation contre la réforme des retraites s’élancera à Paris depuis la rive gauche, dès 14h, la préfecture de police s’attend à environ 100 000 manifestants. Un chiffre qui se veut plus important que pour la mobilisation du 19 janvier où les forces de l’ordre s’attendaient à 80 000 personnes maximum, finalement largement sous-évalué.

Avec plus de gens attendus et un parcours à peine plus long, 600 mètres environ, le dispositif s’adapte pour atteindre plus de 3 000 agents mobilisés rien que pour la manifestation ( 4000 en tout à Paris en comptant les sécurisations de lieux, vigipirate, etc). D’après les notes internes de la DOPC, direction de l’ordre public et de la circulation, consultées par Politis, la différence se fera surtout sur une augmentation de la présence des gendarmes mobiles.

Craintes du gouvernement

En tout, 75 pelotons seront mobilisés contre 56 pour le 19 janvier. Avec environ 20 militaires par peloton ce qui représente 400 gendarmes mobiles supplémentaires. Du côté des CRS, 67 sections seront présentes contre 69 pour la précédente journée de mobilisation. Comme toujours, la préfecture de police de Paris mobilise ses propres agents : les compagnies d’interventions. Il y en aura au total quatre durant la manifestation, dispatchés en 4 BRAV piétonnes et 3 BRAV-M (plus les motards).

Ce dispositif n’a rien d’étonnant vu la taille de la mobilisation et permettra aux forces de l’ordre d’être présentes tout le long du parcours (Place d’Italie-Place Vauban). Le 19 janvier, quelques violences avaient émaillé le cortège et un jeune homme, frappé au sol par un policier, avait dû subir l’ablation d’un testicule. Le renforcement du dispositif peut s’expliquer par les craintes du gouvernement alors qu’une note des renseignements, consultée par Le Parisien, prévoit une mobilisation record et une « radicalisation » du mouvement.

Tout Politis dans votre boîte email avec nos newsletters !
Police / Justice
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

« On ne pourra pas vaincre l’orpaillage illégal seulement par la répression »
Entretien 26 novembre 2025 abonné·es

« On ne pourra pas vaincre l’orpaillage illégal seulement par la répression »

Joël Sollier, procureur général de la République en Guyane, décrit l’organisation des réseaux d’orpaillage illégal sur le Haut-Maroni et les moyens à déployer pour une lutte efficace.
Par Tristan Dereuddre
Victor Collet : « À Exarchia, l’absence de police a facilité des formes d’expérimentation sociales »
Entretien 26 novembre 2025 abonné·es

Victor Collet : « À Exarchia, l’absence de police a facilité des formes d’expérimentation sociales »

Le sociologue raconte dans son nouvel essai, Vivre sans police. Du long été au crépuscule d’Exarchia (Agone), la façon dont ce quartier d’Athènes, au cœur de la contestation durant la crise financière grecque, a vécu une décennie sans police à partir de 2008. Il y explore l’évolution du mouvement anti-autoritaire, entre expérimentations politiques et déchirements internes.
Par Pauline Migevant et Olivier Doubre
L’affaire Tran, exemple malheureux d’une justice à deux vitesses
Décryptage 25 novembre 2025

L’affaire Tran, exemple malheureux d’une justice à deux vitesses

112 plaignantes, 1 gynécologue… et 11 ans d’instruction. En 2027, le docteur Tran sera jugé pour de multiples viols et agressions sexuelles. Plaintes ignorées, victimes oubliées, délais rallongés… Cette affaire témoigne de toutes les lacunes de la justice en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
Par Salomé Dionisi
Culpabilisation, intimidation, coup de pression : six personnes racontent leur passage à l’IGPN
Témoignages 19 novembre 2025

Culpabilisation, intimidation, coup de pression : six personnes racontent leur passage à l’IGPN

Les récits de celles et ceux ayant été confrontés à des violences policières décrivent de nombreux dysfonctionnements au sein d’une IGPN peu encline à la remise en question.
Par Maxime Sirvins