« Puissants », « problématiques » : 10 préfets à la loupe
De Didier Lallement à Marc Guillaume, en passant par Régine Engström, revue d’effectif de dix hauts fonctionnaires, bons soldats de la Macronie.
dans l’hebdo N° 1743 Acheter ce numéro

© Stephan Agostini/AFP.
L'inconnu : Didier Martin
(Photo : Loic VENANCE/AFP.)Récemment nommé secrétaire général du ministère de l’Intérieur, il pilote le réseau des préfectures et anime l’action territoriale du ministère. Énarque de 55 ans, il est devenu préfet en 2009. D’abord secrétaire général pour l’administration de la préfecture de police de Paris, il devient conseiller maître à la Cour des comptes en 2011. Et directeur de cabinet du ministre des Outre-Mer de 2012 à 2014. Il a aussi une longue expérience des préfectures départementales (Eure-et-Loir puis Gard).
L'équilibriste : Pascal Mailhos
Énarque de 66 ans, passé par les cabinets de Philippe Séguin et Charles Pasqua, il a dirigé les Renseignements généraux (DCRG) entre 2004 et 2006. En 2006, Sarkozy le débarque, lui reprochant de pas avoir anticipé les émeutes de 2005. En réalité, au lendemain des violences urbaines, la DCRG a produit une note « attribuant aux émeutiers un passé moins chargé judiciairement que ne le décrivait le ministre », selon Le Figaro.
(Photo : PASCAL PAVANI/AFP.)Pascal Mailhos n’aurait par ailleurs pas su anticiper le deuxième volet de l’affaire Clearstream, mettant en cause de nombreuses personnalités, dont Nicolas Sarkozy. Pur produit de la préfectorale, Mailhos poursuit sa carrière à la région Bourgogne-Franche-Comté puis en Occitanie, avant d’atterrir en Auvergne-Rhône-Alpes. À l’aise avec le « en même temps », il fait consensus pour prendre la Coordination nationale du renseignement et de la lutte contre le terrorisme, objet d’une bataille d’influence entre la diplomatie et la préfectorale, telle une courroie de transmission directe avec le chef de l’État.
Le grand chambellan : Marc Guillaume
C’est l’un des personnages les plus puissants du pays. Ce conseiller d’État fut de 1997 à 2007 directeur des affaires civiles et du sceau au ministère de la Justice. C’est Manuel Valls, alors Premier ministre, qui le nomme secrétaire général du gouvernement en 2015. Et Édouard Philippe, son ancien élève à Sciences Po, le garde à son arrivée. Très influent, Marc Guillaume fut même surnommé le « Premier ministre bis ». Mais, en 2020, Jean Castex a sa peau.
(Photo : Riccardo Milani / Hans Lucas/AFP.)D’après Le Monde, cette éviction « signe la volonté de reprise en main de l’appareil d’État par Emmanuel Macron, qui s’agace […] d’une supposée difficulté à faire adopter et appliquer ses réformes ». Marc Guillaume était, en effet, vu comme un « gardien du temple ». Le Président le nomme alors à la puissante préfecture d’Île-de-France, où il remet en question la légalité du « bouclier sécuritaire » de la présidente régionale, Valérie Pécresse. Mais certains élus franciliens dénoncent aussi une promotion du sexisme, car Marc Guillaume a été accusé en 2018 par des conseillères de l’Élysée de propos tels que « C’est rare une femme qui pense »…
Le condamné : Stéphane Bouillon
(Photo : Nicolas LIPONNE/AFP.)Rare préfet à décrocher le très select poste de secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale, habituellement attribué à des conseillers d’État, il a un parcours semé d’embûches. En 2012, il fait expulser un homme, l’accusant à tort de terrorisme, et sera condamné pour diffamation.
Préfet du Rhône, c’est encore lui qui autorise, en décembre 2015, sur ordre direct du Premier ministre, la société Alteo à poursuivre ses rejets en mer de boues rouges ultra-polluantes. Et en avril 2017, il est de nouveau condamné pour la délivrance de permis de construire illégaux en Corse en 2011.
M. Flash-ball : Patrick Stzroda
(Photo : MEHDI FEDOUACH/AFP.)Âgé de 71 ans, ce proche d’Emmanuel Macron était préfet des Hauts-de-Seine sous Nicolas Sarkozy. En 2013, il atterrit en Bretagne, où il
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