Saint-Ouen, première ville française à mettre en place le congé menstruel

Politis  • 27 mars 2023
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Saint-Ouen, première ville française à mettre en place le congé menstruel
© Monika Kozub / Unsplash.

Dès ce lundi 27 mars, l’ensemble des employées de la collectivité souffrant d’endométriose ou de règles douloureuses auront la possibilité de poser deux jours de congé par mois.

Ce projet est une avancée majeure. L’Espagne avait, il y a un peu plus d’un mois, voté une loi et instauré ce dispositif. Au Japon, le droit au congé menstruel est même inscrit dans la loi depuis 1947. Dans l’Hexagone, c’est la ville de Saint-Ouen, en Seine-Saint Denis, qui donne l’exemple. En cas de règles douloureuses ou d’endométriose, les agentes de la villes – soit 60 % du personnel environ – auront la possibilité de poser un ou deux jours sans retenue de salaire.

Pour cela, la municipalité utilise le dispositif de l’autorisation spéciale d’absence. Un justificatif médical attestant de la maladie ou des douleurs sera toutefois exigé. Les congés ne sont pas obligatoires, il peut aussi s’agir d’aménagement d’emploi du temps ou de télétravail. En mettant en place ce dispositif de test, la ville souhaite également briser les tabous autour des menstruations féminines.

Les politiques tentent progressivement de s’emparer de la question. Karim Bouamrane, maire PS de Saint Ouen, a adressé une lettre au président de la République Emmanuel Macron afin que la France reconnaisse officiellement et applique le congé menstruel, « par le biais d’un projet de loi ».

De nombreux parlementaires à gauche se saisissent du sujet, dont la sénatrice PS des Français de l’étranger Helène Conway-Mouret, à l’origine de la proposition de loi en préparation. Aussi, des députés écologistes veulent lancer une « concertation » avec les organisations féministes et syndicales sur le congé menstruel. Du côté du gouvernement, la seule avancée récente consiste en une déclaration de la Première ministre, le 6 mars dernier : « Nous allons mettre en place un remboursement par la Sécurité sociale des protections périodiques réutilisables à partir de 2024 pour toutes les jeunes femmes de moins de 25 ans ». Le chemin est encore long.

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