Écologie : Macron et Fesneau, bon flic/mauvais flic
Sobriété en eau, réduction des pesticides, changement de modèle agricole : les discours du président de la République sonnent creux face aux prises de position de son ministre de l’Agriculture.
dans l’hebdo N° 1753 Acheter ce numéro

© Christophe PETIT TESSON / POOL / AFP.
C’était presque une image de carte postale. Emmanuel Macron, devant les reflets bleutés du lac de Serre-Ponçon (Hautes-Alpes), le jeudi 30 mars, répondait aux questions des journalistes avant sa prise de parole. À ses côtés, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, à qui devait initialement revenir la présentation du « plan eau ». Mais au vu du contexte politique et de sa chute de popularité, le chef de l’État a préféré saisir l’occasion de se présenter sous un jour plus positif.
Un homme manquait à l’appel pour parfaire le panorama : Marc Fesneau. Tiraillé, le ministre de l’Agriculture a finalement opté pour le congrès de la FNSEA, à Angers. « Lambert 1 – Macron 0 », se réjouissait Christiane Lambert, la présidente sortante du syndicat agricole.
Alors que le chef de l’État détaillait les axes de son plan de sobriété, parmi lesquels celui d’accompagner les transformations du modèle agricole, Marc Fesneau rassurait les troupes : « On ne redemande pas un effort supplémentaire » aux agriculteurs. Même si le secteur est le premier consommateur d’eau en France.
L’intervention du ministre de l’Agriculture est venue torpiller les annonces du chef de l’État. « Le discours du Président allait plutôt dans le bon sens, vers une remise en cause de notre modèle agricole et un meilleur stockage de l’eau, constate Alexis Guilpart, animateur du réseau “eau et milieux aquatiques” de France nature environnement. Mais la prise de parole de Marc Fesneau a douché tous les espoirs. » Avec une répartition des rôles selon la méthode éprouvée du « bon flic, mauvais flic » : « On a d’un côté celui qui annonce des mesures, de l’autre celui qui rassure et cajole l’acteur de l’eau qui sera finalement le moins mis à contribution. »
Mégabassines et pesticidesTandis qu’au congrès de la FNSEA Christiane Lambert faisait applaudir les agriculteurs des Deux-Sèvres et huer la Confédération paysanne, syndicat minoritaire qui avait appelé à la mobilisation contre les mégabassines, Emmanuel Macron tentait de temporiser sur le sujet des retenues d’eau, arguant qu’elles doivent être « conditionnées à des changements
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