Quand l’armée envahit l’école
L’Éducation nationale et le ministère des Armées multiplient les dispositifs communs, comme les « classes défense sécurité globale », pour diffuser à des collégiens un « esprit d’engagement ». Certains parents et enseignants sont réticents, craignant un endoctrinement.

© Lily Chavance
Rangés au garde-à-vous, face au mât des couleurs et chantant « La Marseillaise ». Sur la place d’armes de la caserne Vaillant de Dijon (Côte-d’Or), ce 22 mai, la journée des quatre classes de défense et de sécurité globale (CDSG) ayant participé au « rallye citoyen » se clôture.
En deux jours, 200 collégiens de cinquième et de troisième ont sillonné la capitale des ducs de Bourgogne afin de participer à une dizaine d’ateliers de promotion de « l’esprit de défense et du devoir de mémoire ». Au programme : tir au pistolet laser, apprentissage des premiers secours au combat, fouille de cellule pénitentiaire, histoire de la Légion d’honneur, ateliers « zéro -tolérance ». Toutes ces activités font entrer les jeunes dans les métiers en uniforme. Aux côtés de militaires, de policiers, de gendarmes ou de bénévoles de la Croix-Rouge, les professeurs et réservistes citoyens accompagnants arborent fièrement un bracelet tricolore ou un sweat floqué « Classe défense ».
Ce projet de rallye s’inscrit dans le cadre d’une démarche de sensibilisation de la jeunesse aux valeurs de « défense, de solidarité et de citoyenneté » et répond à la politique « Ambition armées-jeunesse » du ministère des Armées. Ces journées, rattachées aux classes de défense, trouvent leur place dans une offre de plus en plus foisonnante de « dispositifs de citoyenneté » : service national universel, cadets de la défense, service militaire volontaire, période militaire d’initiation…
Les classes de défense sont appelées à se multiplier à travers le territoire. Il en existe 500 en collèges et lycées, et 12 500 élèves en sont bénéficiaires.
Les formules se multiplient, mais l’objectif, décrit dans un protocole interministériel de 2016, reste le même : renforcer les « relations entre la défense et le système éducatif » à la suite des « événements tragiques qu’a vécu notre pays en 2015 » et qui « ont porté atteinte aux valeurs de la République ». Des attentats qui « appellent de notre part des réponses qui passent par la connaissance, la compréhension, l’échange entre toutes les composantes de la communauté nationale », poursuit le document.
Dans ce cadre, les classes de défense sont appelées à se multiplier à travers le territoire. À ce jour, il en existe 500 en collèges et lycées, et 12 500 élèves en sont bénéficiaires. Ces dispositifs sont pilotés de concert par les ministères de -l’Éducation nationale et des Armées. Menées à l’initiative d’un·e enseignant·e, ces classes reposent sur une participation volontaire des élèves. L’enseignement de la « défense, des valeurs et des principes de la République » est dispensé par une unité militaire partenaire. Tout au long de l’année, les élèves participent à des commémorations et des visites de lieux de mémoire. Des soldats d’active peuvent aussi décrire leur métier devant les jeunes de moins de 15 ans.
« En plus de ces activités, nous faisons des
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