Ubérisation : Macron bloque les travailleurs des plates-formes

Politis  • 21 février 2024
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Ubérisation : Macron bloque les travailleurs des plates-formes
Un livreur de Deliveroo, à Paris, le 31 mars 2020, lors du quinzième jour du confinement suite à l'épidémie de covid.
© Joël SAGET / AFP

C’est un nouveau coup dur pour les travailleurs des plates-formes, livreurs, chauffeurs VTC, etc. En effet, un projet de directive européenne avait été négocié avec la Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil européen. Celle-ci devait permettre aux travailleurs qui le souhaitent d’obtenir le statut de salariés – et donc les droits qui vont avec –, ou encore de réguler le « management algorithmique » et l’utilisation de leurs données personnelles. Sauf qu’après des mois de rudes négociations, la France, l’Allemagne, la Grèce et l’Estonie n’en ont pas voulu. Les trois derniers se sont abstenus tandis que la France a été le seul pays de l’Union à voter contre.

Sur le même sujet : « Emmanuel Macron défend les intérêts des plateformes contre ceux des travailleurs »

« Macron enterre la directive travailleurs de plateformes. [Ce vote] vient acter la mort sous cette mandature d’une avancée sociale pour des millions de travailleurs », a réagi sur X Leïla Chaibi (lire aussi notre entretien avec la députée européenne). Selon Le Monde, cette directive aurait concerné 28 millions de travailleurs en 2022 (un chiffre qui pourrait atteindre 43 millions en 2025). La Commission européenne estime à 5,5 millions le nombre de « faux » indépendants parmi eux. Le refus par la France de cette directive s’intègre dans un positionnement très favorable à l’égard des plateformes. L’affaire dite des Uber Files avait déjà montré le rôle d’Emmanuel Macron dans leur implantation en France. Ce vote, dont s’est d’ailleurs félicité Uber, poursuit cette politique. Au détriment des plus précaires.

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