La Brigade rouge : un poing c’est tout !

Pour pallier les carences et manquements de l’État indien, l’ONG la Brigade rouge s’est donné pour mission de protéger et d’accompagner les femmes qui ont été victimes de viol ou de violences sexistes et sexuelles. Reportage photo.

Franck Renoir  • 20 novembre 2024 abonné·es
La Brigade rouge : un poing c’est tout !
© Franck Renoir

En plein cœur de l’été dernier, le viol suivi du meurtre d’une interne en médecine dans un hôpital public de Calcutta a suscité une vague d’indignation dans tout le pays et relancé le débat sur la condition des femmes. Les violences sexistes et sexuelles y sont quotidiennes : jusqu’à près de cent signalements de viols par jour, selon la Fondation Thompson Reuters. En 2018, celle-ci avait déjà attribué à l’Inde le titre tragique de « pays le plus dangereux pour les femmes ». Et la situation ne s’améliore pas : le taux de criminalité contre les femmes serait en hausse de près de 50 %.

Pour pallier les carences et manquements de l’État indien, l’ONG la Brigade rouge s’est donné pour mission de protéger et d’accompagner les femmes qui ont été victimes de viol ou de violences sexistes et sexuelles. Elle propose des programmes d’autodéfense et de renforcement de la confiance en soi, d’éducation et de travail social, notamment au sein de la communauté de Lucknow, capitale de l’Uttar Pradesh. Ce reportage de Franck Renoir en rend compte.


Usha Vishwakarma, fondatrice et dirigeante de la Brigade rouge.

Usha Vishwakarma, cheffe de la Brigade rouge, discute avec des étudiantes dans les locaux de l’ONG Bal Manch. Ce lieu de scolarisation et maison mère de la Brigade rouge se situe dans le quartier de Madiyaon, à Lucknow, capitale de l’État de l’Uttar Pradesh, au cœur de la plaine du Gange.

Annu Yadav, membre de la Brigade rouge.

Séance d’échauffement d’une session de formation à l’autodéfense sur le toit de l’ONG, menée par Annu Yadav.

Annu Yadav mène une session de formation à l’autodéfense sur le toit de l’ONG afin d’éviter que des hommes puissent voir leurs techniques.

Formation à l’autodéfense menée par Deepak, un des membres de la Brigade rouge, au Kasturba Gandhi International College, à Lucknow. L’étudiante apprend à se défendre d’une agression par-derrière. Deepak dit que si les filles ressentent leur pouvoir en le frappant, il est prêt à être frappé toute sa vie.

Des membres de la Brigade rouge avec leur cheffe, Usha Vishwakarma, devant Bal Manch.

Une réunion entre les membres de la Brigade rouge et ceux de la famille de Khushi Khan, qui a été victime d’insultes et de violences physiques de la part d’un garçon du quartier.

La journée du sport à Bal Manch, qui est aussi un lieu de scolarisation. Annu Yadav anime une discussion : l’éducation est la première étape pour mettre fin à la violence. 

Des membres de la Brigade rouge discutent avec une survivante. Cette femme veut divorcer et demande de l’aide et un abri car elle a peur de la réaction de son mari.

Recevez Politis chez vous chaque semaine !
Abonnez-vous

Pour aller plus loin…

Droit international : quand règne la loi du plus fort
Monde 9 juillet 2025 abonné·es

Droit international : quand règne la loi du plus fort

Les principes du droit international restent inscrits dans les traités et les discours. Mais partout dans le monde, ils s’amenuisent face aux logiques de puissance, d’occupation et d’abandon.
Par Maxime Sirvins
Le droit international, outil de progrès ou de domination : des règles à double face
Histoire 9 juillet 2025 abonné·es

Le droit international, outil de progrès ou de domination : des règles à double face

Depuis les traités de Westphalie, le droit international s’est construit comme un champ en apparence neutre et universel. Pourtant, son histoire est marquée par des dynamiques de pouvoir, d’exclusion et d’instrumentalisation politique. Derrière le vernis juridique, le droit international a trop souvent servi les intérêts des puissants.
Par Pierre Jacquemain
La déroute du droit international
Histoire 9 juillet 2025 abonné·es

La déroute du droit international

L’ensemble des normes et des règles qui régissent les relations entre les pays constitue un important référent pour les peuples. Mais cela n’a jamais été la garantie d’une justice irréprochable, ni autre chose qu’un rapport de force, à l’image du virage tyrannique des États-Unis.
Par Denis Sieffert
Yassin al-Haj Saleh : « Le régime syrien est tombé, mais notre révolution n’a pas triomphé »
Entretien 2 juillet 2025 abonné·es

Yassin al-Haj Saleh : « Le régime syrien est tombé, mais notre révolution n’a pas triomphé »

L’intellectuel syrien est une figure de l’opposition au régime des Assad. Il a passé seize ans en prison sous Hafez Al-Assad et a pris part à la révolution en 2011. Il dresse un portrait sans concession des nouveaux hommes forts du gouvernement syrien et esquisse des pistes pour la Syrie de demain.
Par Hugo Lautissier