« Émotions et politique » : le numéro spécial d’été de Politis

Mobilisatrices, émancipatrices, décrédibilisées, ou instrumentalisées : les émotions génèrent une force politique unique et leur réception, comme leur déni, sont le reflet de notre société. Notre journal y consacre son numéro d’été, à retrouver en kiosque et sur le site.

Élise Leclercq  • 25 juillet 2025
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« Émotions et politique » : le numéro spécial d’été de Politis
Rassemblement place de la République, à Paris, le 7 juillet 2024, au soir des résultats du second tout des élections législatives anticipées.
© Maxime Sirvins

La joie, la peur, la tristesse… Les émotions nous mobilisent. Mais souvent celles-ci sont dénigrées ou reléguées au second plan, comme naturellement illégitimes. Dans ce nouveau numéro spécial d’été, disponible en kiosque, sur notre boutique et notre site, la rédaction de Politis s’est penchée sur le lien entre émotions et politique, qu’elles soient porteuses de luttes, décrédibilisées ou même instrumentalisées.


Pour commander le numéro spécial « Émotions et politique », rendez-vous sur notre boutique pour le commander au format numérique ou papier.


Pour porter ce propos, Politis a réuni deux figures emblématiques : Rokhaya Diallo et Rima Hassan. La première est journaliste, autrice et documentariste. La seconde est juriste et eurodéputée à la France insoumise. Ensemble, elles reviennent sur ce qui les a poussées à s’engager mais aussi sur les effets que produisent leurs discours. Des émotions fortes, retenues ou déballées dans l’espace public, qu’elles analysent dans cet entretien exclusif.

Partie 1 : Ces émotions qui rassemblent et soulèvent

Comment notre société appréhende-t-elle les émotions ? Pour Samah Karaki, autrice de L’empathie est politique, les émotions ne sont pas à opposer à la rationalité. Certaines peuvent même être vecteurs d’action. C’est le cas de la colère ou de la honte.

Pour certains, l’espoir est aussi un des piliers de l’engagement. Espoir de changements, d’un monde plus juste. Mais cet espoir est parfois balayé par un sentiment profond d’impuissance. L’éco-anxiété en est l’exemple parfait : selon une étude récente de l’Agence de la transition écologique (Ademe) et de l’Observatoire de l’éco-anxiété, un Français sur quatre serait moyennement à très fortement éco-anxieux. Le burn-out militant touche lui aussi toutes les sphères de l’engagement.

Partie 2 : Les émotions comme instrument politique

« Écoterrorisme », « ensauvagement », « déferlement migratoire »… À droite, les mots utilisés ne cessent d’attiser la peur. Et c’est le but : gouverner par l’angoisse, tenter d’asseoir son pouvoir par la peur. Avec un écosystème médiatique qui penche vers l’extrême droite, la réalité paraît déformée.

Politis émotions politique extrait

Un traitement de l’information qui sert de carburant au racisme et à la xénophobie. Illustration : c’est en instrumentalisant l’émotion suscitée après le meurtre de Philippine que l’allongement de la durée de rétention dans les centres administratifs a été adopté.

Mais la gauche n’a pas dit son dernier mot. Plusieurs sont ceux qui ont choisi de garder espoir en croyant à l’union et ainsi lutter collectivement contre les idées réactionnaires. Dans ce même but, la communauté LGBTQIA+ cherche à se réapproprier le concept de fierté défini comme un arrachement à la honte.

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Société
Publié dans le dossier
Les émotions, forces politiques
Temps de lecture : 3 minutes
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