Frappes d’Israël au Qatar : un sommet arabo-musulman en colère

© Radoslaw Prekurat / Unsplash
Six jours après les frappes israéliennes sur Doha, les pays de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique, qui se réunissaient le 15 septembre dans la capitale qatarie, ont promis de « soutenir toutes les mesures que [le Qatar] décidera de prendre en réponse à l’agression d’Israël ». L’émir du Qatar a fait plus fort en dénonçant un « terrorisme d’État […] qui œuvre avec persistance et méthodologie à assassiner la partie avec laquelle [Israël] négocie ».
Mais le premier résultat de l’attaque israélienne est la reconstitution d’un front apparemment uni de tous les pays arabes, et la présence surprise à Doha du président iranien. Netanyahou et Trump ont remis autour d’une même table des leaders qui, il y a peu encore, étaient au bord du conflit direct. Mais au-delà, aucune décision concrète n’a été prise en représailles. Rien de comparable au recours à l’arme du pétrole par l’Opep en 1973. Et le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, qui venait de réaffirmer son « soutien inébranlable » à Israël, était le 16 septembre à Doha pour faire retomber la tension.
La méthode porte un nom : le dollar. Les États-Unis sont toujours parvenus à museler les pays arabes. La Jordanie et l’Égypte ont ainsi été condamnés depuis la fin des années 1970 à soutenir Israël en échange d’une aide militaire massive. Enfin, observons que les bombes sur Doha ont suscité une réaction que le génocide à Gaza n’avait pas provoqué. Les Gazaouis devront se contenter d’un « codicille » condamnant « toute tentative de déplacer ou évacuer le peuple palestinien ».
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