Manifestations du 2 octobre : le direct de Politis
Après une large mobilisation le 18 septembre, l’intersyndicale continue de mettre la pression sur l’exécutif pour cette nouvelle journée de manifestation, ce 2 octobre. Suivez les événements en direct sur Politis.

© Maxime Sirvins
Ter repetita. Après la mobilisation le 10 septembre issue du mouvement « Bloquons tout », puis celle du 18 septembre organisée à l’appel de l’intersyndicale contre le budget austéritaire prévu par François Bayrou, le nouveau rendez-vous social est coché dans le calendrier pour ce 2 octobre.
À nouveau, c’est une intersyndicale au complet qui a souhaité mettre la pression sur l’exécutif, incarné par le fraichement nommé à Matignon, Sébastien Lecornu. À la veille d’une nouvelle consultation entre le premier ministre et les organisations syndicales sur la question du budget, la journée de grève s’annonce particulièrement suivie dans la fonction publique, les transports et l’éducation notamment.
Cette mobilisation intervient après un entretien de Sébastien Lecornu au Parisien particulièrement corrosif pour la gauche et les syndicats. Pas de retour de l’ISF, pas de taxe Zucman, pas de retour sur la réforme des retraites. Le soutien infaillible d’Emmanuel Macron n’a pas tenu compte – c’est un euphémisme – de l’ultimatum revendiqué par l’intersyndicale après le 18 septembre.
Le premier ministre, qui annonçait une « rupture » lors de la passation avec François Bayrou, l’applique sans surprise dans la continuité du chemin mené par son prédécesseur, c’est-à-dire vers la droite et l’extrême droite.
La mobilisation de ce 2 octobre permettra-t-elle de faire bloc ? Aura-t-elle le même succès que le 18 septembre, qui avait rassemblé 1 million de personnes, selon la CGT ? Pour la suivre, Politis réunit toute sa rédaction sur le terrain dans un direct devenu déjà mythique !
Pour ce 2 octobre, le live est tenu par Salomé Dionisi, Hugo Boursier et Guillaume Deleurence, qui œuvrera personnellement à la relecture des contenus. Sur le terrain, la rédaction, nos abonné·es et nos sociétaires – puisque Politis est aussi une coopérative – concourront à suivre les manifestations, partout en France. Si vous souhaitez interroger nos journalistes, posez vos questions sur live@politis.fr et nos journalistes vous répondront.
11 h 33. Les pistes de Lecornu sont celles de Sarkozy en 2007
Roulement de tambours, le premier ministre a fait des annonces ! Spoiler : elles ne sont pas nouvelles, Nicolas Sarkozy les avait déjà proposées. Et ce, il y a 18 ans maintenant. Souvenez-vous : la défiscalisation des heures supplémentaires, le « Travailler plus pour gagner plus ». Notre journaliste éco-social, Pierre Jequier-Zalc, revient sur ces pistes qui ne sont pas près de satisfaire les syndicats et le PS pour leur rendez-vous à Matignon, vendredi 3 octobre.
D’ailleurs, Politis signalait déjà la casse sociale qu’un tel slogan suggérait :
10 h 45. Tarbes, « refuser le panier vide du gouvernement »
Le cortège se forme entre la bourse du travail et l’avenue de la Marne. « Un peu moins de monde que le 10 mais c’est jour de marché, et du monde va nous rejoindre sur le parcours » explique un responsable de Solidaires. « Les 8 syndicales sont réunies localement comme nationalement pour refuser le panier vide du gouvernement. »
« Touche pas aux Pyrénées ! » Les 70 salariés du Parc national des Pyrénées (100 km et 6 vallées) se sont fortement mobilisés. Ils sont venus dire leur opposition à leur intégration à l’Office de la biodiversité et la fusion des postes.
À Paris, les lieux de pouvoir bien protégés
À Paris, les manifestations sont ainsi interdites dans un large périmètre habituel, regroupant la majorité des lieux de pouvoirs tel que l’Élysée, l’Assemblée nationale, le Sénat, mais aussi la place de la Concorde et les Champs-Élysées (on se souvient des gilets jaunes).
Dans ce périmètre, les armes par prédestination (expression floue qui veut tout et rien dire), les substances inflammables, éléments pyrotechniques (mortiers d’artifice) et tous « équipements de protection destinés à mettre en échec tout ou partie des moyens utilisés par les représentants de la force publique pour le maintien de l’ordre public » sont aussi bannis.
En termes de dispositif policier, le nombre d’agents mobilisés semble moins important que pour les deux dernières date tout en restant conséquent. Sur Paris, 5 000 gendarmes et policiers sont mobilisés d’après le préfet de police Laurent Nuñez. À titre de comparaison, pour Paris, il y avait 2 000 agents pour le 1er mai 2025 et 3 000 pour la manifestation retraites du 31 janvier 2023.
Notre spécialiste police, Maxime Sirvins, racontait l’évolution de la répression ici.
La carte des manifestations
Disponible sur plusieurs sites d’organisations syndicales, la carte des manifestations montre une France marquée de plein de points rouges. Les infos sont à retrouver sur le site de la FSU.
Martin, abonné : Que se passe-t-il demain à Matignon ?
Lucas Sarafian, journaliste politique à Politis : Sébastien Lecornu recevra à son bureau les syndicats et les oppositions de gauche. Les socialistes, les écologistes et les communistes se rendront à l’hôtel de Matignon pour de dernières consultations. Si les écolos et les communistes envisagent déjà de censurer le premier ministre, la position des socialistes n’est pas complètement tranchée. Et le premier ministre rêve de faire adopter son prochain budget grâce à une abstention des députés roses qui ne se rendront pas à un troisième rendez-vous.
Si les écolos et les communistes envisagent déjà de censurer le premier ministre, la position des socialistes n’est pas complètement tranchée.
Logiquement, Sébastien Lecornu devrait donc sortir du bois et, enfin, dévoiler son jeu. Ce qu’il n’a pas fait durant le premier tour de consultations. « Je n’avais jamais vu un premier ministre, ou même une personne, pouvant parler autant pour dire si peu », a lancé Stéphane Peu, le chef de file des députés communistes, il y a deux jours.
8 h 15. À Belfort, le lycée Gustave Courbet mobilisé
De nombreux lycées étaient mobilisés pour « Bloquons tout » et le 18 septembre. À Belfort, ce 2 octobre, cet engagement semble au beau fixe. Un lycéen nous a envoyé cette photo d’un rassemblement, pancartes à la main. L’une d’entre elles, explicite : « Le peuple tu le sers ou tu le quittes »
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