Décès de Peter Watkins, immense démystificateur

© Collection ChristopheL via AFP
Un grand cinéaste vivait, silencieux, depuis vingt-cinq ans en France, dans la Creuse, et presque plus personne ne s’en souvenait. Un chapitre le concernant dans un livre ici, de rares rétrospectives là, Peter Watkins était comme effacé des tablettes. Sa mort, à l’âge de 90 ans, le fait revenir subrepticement dans la presse (surtout écrite). Il faut bien reconnaître que son œuvre n’est pas commode. Watkins est en effet un immense démystificateur. Le mot « critique » n’a jamais été aussi bien incarné (avec Godard) que par ce cinéaste intransigeant démontant la « réalité » que les médias ou le cinéma dominants prétendent montrer et qui uniformise les regards.
Sa méthode : un rapport étroit et dialectique entre la fiction et le documentaire, et une liberté formelle excentrique par rapport aux normes et aux durées, qui lui ont valu maintes mésaventures avec la censure. On cite souvent Edvard Munch, la danse de la vie comme son chef-d’œuvre. Mais tous ses films sont à (re)voir : La Bataille de Culloden, La Bombe, Privilège, Punishment Park, Le Voyage, La Commune (Paris, 1871)…
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