«~Une demi-idée~»

Michel Soudais  • 28 juin 2007 abonné·es

Après son piètre score (1,93 %) à la présidentielle, la direction du PCF avait promis à ses militants la convocation d’un congrès extraordinaire pour tirer le bilan de l’échec électoral du parti. Celui-ci se tiendra les 8 et 9 décembre. Marie-George Buffet avait aussi, un temps, annoncé qu’elle ne souhaitait pas être reconduite dans ses fonctions de secrétaire nationale. Ce départ n’est plus d’actualité avant les municipales et les cantonales du printemps prochain. Car ce congrès extraordinaire, dont le conseil national du PCF a adopté la convocation à 73,7 % à l’issue de deux jours de débat, n’a de congrès que le nom : il ne procédera à aucun changement de direction, celui-ci étant reporté au congrès ordinaire, prévu fin 2008.

D’ici là, c’est à un débat « sans tabou » sur les causes de l’échec électoral du parti et son « déclin […] quasi permanent depuis de nombreuses années » que sont conviés les communistes. Le congrès de l’automne devrait ainsi procéder, précise le relevé de décisions du conseil national, à un « inventaire général qui ne soit pas conjoncturel, mais porte bien sur la nature et la pérennité d’un parti communiste » en France ainsi que sur « sa capacité à être utile à la transformation sociale » . Avec l’ambition de « poser les termes [d’une] réflexion de fond […] sur le devenir du communisme et d’une gauche d’alternative dans la France du XXIe siècle » .

Pour autant, l’objectif de ce congrès extraordinaire, qui « restera centré sur le fond des questions politiques et idéologiques » tout en réfléchissant au « travail de la direction nationale » , ainsi qu’à l’organisation et au fonctionnement du parti, est limité : il s’agit de parvenir à « une première synthèse des débats » qui devront être tranchés lors du congrès de fin 2008.

Le procédé est désapprouvé par les refondateurs, qui n’y voient qu’un aimable « débat d’idées » . Ils ont voté contre, n’ont pas présenté d’amendement et ont refusé de participer à la commission de préparation du congrès (40 membres et autant de suppléants). S’ils s’étonnent qu’au vu des résultats le choix de présenter Marie-George Buffet ne soit pas rediscuté, alors même que 10 000 communistes y étaient opposés, ils désapprouvent surtout une procédure qui perpétue l’inertie d’un appareil rétif au changement. « Depuis 1976, nous sommes engagés sur des renouvellements qui n’en finissent pas d’avancer par demi-idées » , déplore Pierre Zarka, lassé de cette trop longue marche.

Politique
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

« Censurer cette semaine est sans doute la dernière occasion d’obtenir une dissolution avant 2027 »
Politique 15 octobre 2025

« Censurer cette semaine est sans doute la dernière occasion d’obtenir une dissolution avant 2027 »

Après le discours de politique générale de Sébastien Lecornu et l’annonce de la non-censure par le PS, Rémi Lefebvre, politologue, professeur à l’université de Lille et à Sciences Po Lille, est l’invité de « La Midinale ».
Par Pablo Pillaud-Vivien
Taxe sur les holdings : Lecornu épargne les milliardaires
Économie 15 octobre 2025 abonné·es

Taxe sur les holdings : Lecornu épargne les milliardaires

Lors de son discours de politique générale, Sébastien Lecornu a affirmé avoir entendu le désir, au sein de la population, d’une meilleure justice fiscale reconnaissant même une « anomalie » au sein de la fiscalité des plus fortunés. Sa réponse : une taxe sur les holdings qui ne répondra absolument pas au problème.
Par William Jean et Pierre Jequier-Zalc
À l’Assemblée, Sébastien Lecornu gagne du temps grâce aux socialistes
Reportage 14 octobre 2025 abonné·es

À l’Assemblée, Sébastien Lecornu gagne du temps grâce aux socialistes

Dans un discours de politique générale express, le premier ministre renonce au 49.3 et suspend la réforme des retraites. Rien de plus. Mais suffisant pour que les socialistes ne le censurent pas immédiatement.
Par Lucas Sarafian
Lecornu renommé : Macron, un forcené à l’Élysée
Analyse 10 octobre 2025 abonné·es

Lecornu renommé : Macron, un forcené à l’Élysée

Sébastien Lecornu est, de nouveau, premier ministre. Après sa démission lundi, ce fidèle parmi les fidèles d’Emmanuel Macron rempile à Matignon. Nouvel épisode d’une crise politique majeure après une journée inédite.
Par Lucas Sarafian et Pierre Jequier-Zalc