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Politis  • 21 octobre 2010
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La retraite des parlementaires

À quelques jours de la fin de l’examen du projet de loi sur les retraites au Sénat, il semble bien que le régime de retraite (très avantageux) des parlementaires ne sera en rien affecté par la réforme. Les députés en ont discrètement repoussé l’idée en moins de dix minutes le 9 septembre, en rejetant un amendement du Vert François de Rugy. Éric Woerth a déclaré à cette occasion qu’une réforme devrait être envisagée, mais « le régime des parlementaires relève du bureau de l’Assemblée et de ses règles de fonctionnement » . Dur avec les travailleurs, le ministre du Travail est plus indulgent envers les élus. Les sénateurs l’ont bien compris, eux aussi.

La démocratie selon Aubry

De Martine Aubry, cette étonnante définition de la démocratie donnée en réplique à Arlette Chabot, le 14 octobre, sur France 2 : « La démocratie, c’est de faire appel aux experts, à ceux qui travaillent, à ceux qui comprennent. » La journaliste venait de lui faire remarquer que Nicolas Sarkozy lui aussi prétendait que sa réforme sauvait les retraites. Or, expliqua la patronne du PS, entre ces deux affirmations, « les économistes » ont nettement donné raison au « projet de réforme [du PS] qui traite du premier au dernier euro » .

La politique selon Arlette Chabot

Il était 21 h 50, ce jeudi 14 octobre, quand par deux fois Arlette Chabot qui recevait Martine Aubry dans son émission « À vous de juger » expliqua, après une heure et quart d’émission, qu’elle souhaitait réserver les quelques minutes restantes à « parler de politique » , c’est-à-dire de la cuisine interne du PS. Comme si les retraites et la fiscalité, qui avaient occupé l’essentiel des échanges entre elle, la Première secrétaire du PS et le journaliste Nicolas Beytout (de LVMH), relevaient de la couture et du tricot.

L’indigeste potion d’Attali

Gel du point d’indice des fonctionnaires, gel de certaines prestations sociales, mise sous conditions de ressources des allocations familiales, fin du 100 % pour les maladies de longue durée… Telles sont quelques-unes des mesures préconisées par Jacques Attali dans un rapport remis à Nicolas Sarkozy vendredi dernier. La Commission pour la libération de la croissance, qu’il préside, les envisage pour parvenir à un ajustement budgétaire de 75 milliards d’euros sur trois ans, réalisable, selon elle, « si la croissance du PIB est de 2 % par an » (hypothèse peu probable), à raison de 50 milliards d’euros de réduction des dépenses publiques et 25 autres milliards obtenus par l’élargissement de l’assiette des prélèvements « sans relèvement de taux » . On ne s’étonnera donc pas que Nicolas Sarkozy se soit réjoui des « convergences » de ce rapport avec sa politique. La potion préconisée par Jacques Attali et ses amis n’est rien d’autre qu’une cure d’austérité ultralibérale sans précédent. Mais conçue pour être imposée durant dix ans au moins, selon eux.

Les échos
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