Lu, vu, entendu

Politis  • 21 octobre 2010
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LU

L’éditorial paru dans le Monde de lundi commente la venue du président iranien Mahmoud Ahmadinejad à Bint Jbeil, au sud-Liban. L’auteur s’indigne que le Conseil de sécurité des Nations unies n’ait pas voté « une résolution contre le discours du président iranien » , qui a prôné « la disparition des sionistes » . Il interprète ces mots comme un appel public à la disparition d’un État. Or, même si la rhétorique du président iranien est détestable, ce n’est pas ce qu’il a dit. Le « sionisme » n’est ni un État ni un pays, mais un mouvement politique. Mais le plus étonnant réside dans cette interrogation : si le Conseil de sécurité est resté muet, est-ce parce qu’il s’agit d’Israël ? Comme si ledit Conseil de sécurité était d’une injustice criante à l’encontre d’Israël alors qu’il n’a jamais condamné ce pays quand ses avions déversaient des milliers de bombes sur ce sud-Liban meurtri au point d’accueillir aujourd’hui Ahmadinejad en héros.

ENTENDU

À quoi donc pensait Brice Hortefeux, dimanche, quand pour nier tout fichage illégal de la police et de la gendarmerie, le ministre de l’Intérieur a indiqué, lors du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, qu’il n’existait que « deux fichiers majeurs : le fichier des empreintes génitales [sic] et le fichier des empreintes génétiques »  ? S’il voulait détourner l’attention, c’est réussi. Des dizaines de sites Internet et de blogs se gaussent de son lapsus. Ce faisant, ils négligent la découverte par la Cnil de traitements de « données », personnelles notamment, qui n’avaient jamais été déclarés et dont l’existence est attestée dans un prérapport de la commission, rendu public le 14 octobre.

VU

Ruth Elkrief a présenté à sa manière la sortie du livre de Jean-Luc Mélenchon, Qu’ils s’en aillent tous ! La présentatrice vedette de BFM TV n’a pas hésité à assimiler le 14 octobre, dans la tranche d’infos de 19 h à 20 h, le propos du président du Parti de gauche à celui de l’extrême droite de Le Pen. On a eu droit à l’extrait d’une diatribe de Marine Le Pen, suivi d’une déclaration de Ruth Elkrief expliquant ne pas voir de différence entre Le Pen et Mélenchon. Le dérapage n’a pas suscité le moindre vent de protestation. On imagine pourtant le tollé médiatique si Ruth Elkrief avait fait la même chose avec Brice Hortefeux, ou Éric Besson, par exemple…

Les échos
Temps de lecture : 2 minutes
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