La Cour des comptes libéralise l’école

Un rapport préconise la remise en cause des statuts des enseignants. Et de toute une série de leurs droits.

Olivier Doubre  • 30 mai 2013 abonné·es

Commentant, mercredi 22 mai sur France Inter, la parution, la veille, du rapport de la Cour des comptes sur l’Éducation nationale, Jean-Pierre Raffarin saluait, dans un sourire à peine dissimulé, son contenu en louant Didier Migaud : « Il fallait peut-être qu’il y ait un premier président socialiste de la Cour des comptes nommé par Nicolas Sarkozy pour que l’on entende la vérité  [sic] sur l’Éducation nationale dans ce pays ! Ce que dit ce rapport, c’est ce que nous disons depuis longtemps »

Le rapport, dénoncé par quasiment l’ensemble des syndicats, propose en effet de remettre en cause la plupart des acquis des enseignants. Intitulé « Gérer les enseignants autrement », il recommande finalement d’introduire la flexibilité et l’annualisation des obligations de services du personnel enseignant. Mais aussi la modification du mode de rémunération des profs, regrettant que « la prise en compte du mérite  […] par l’attribution de primes, individuelles ou collectives, soit particulièrement faible ». Une telle réforme, maintes fois rêvée par la droite, entraînerait surtout la caporalisation des enseignants, qui serait ainsi soumis davantage au bon vouloir des chefs d’établissement en matière de temps de travail, de recrutement ( « sur profil » demande le rapport !) et d’affectations. Un appel à la casse sociale en somme, qui inquiète fortement les enseignants, puisque leur ministre, Vincent Peillon, n’a déclaré son désaccord avec la Cour des comptes que sur l’analyse des moyens de son ministère.

Politique
Temps de lecture : 1 minute

Pour aller plus loin…

Taxe sur les holdings : Lecornu épargne les milliardaires
Économie 15 octobre 2025 abonné·es

Taxe sur les holdings : Lecornu épargne les milliardaires

Lors de son discours de politique générale, Sébastien Lecornu a affirmé avoir entendu le désir, au sein de la population, d’une meilleure justice fiscale reconnaissant même une « anomalie » au sein de la fiscalité des plus fortunés. Sa réponse : une taxe sur les holdings qui ne répondra absolument pas au problème.
Par William Jean et Pierre Jequier-Zalc
À l’Assemblée, Sébastien Lecornu gagne du temps grâce aux socialistes
Reportage 14 octobre 2025 abonné·es

À l’Assemblée, Sébastien Lecornu gagne du temps grâce aux socialistes

Dans un discours de politique générale express, le premier ministre renonce au 49.3 et suspend la réforme des retraites. Rien de plus. Mais suffisant pour que les socialistes ne le censurent pas immédiatement.
Par Lucas Sarafian
Lecornu renommé : Macron, un forcené à l’Élysée
Analyse 10 octobre 2025 abonné·es

Lecornu renommé : Macron, un forcené à l’Élysée

Sébastien Lecornu est, de nouveau, premier ministre. Après sa démission lundi, ce fidèle parmi les fidèles d’Emmanuel Macron rempile à Matignon. Nouvel épisode d’une crise politique majeure après une journée inédite.
Par Lucas Sarafian et Pierre Jequier-Zalc
Cohabitation : le pari risqué des socialistes avec la Macronie
Décryptage 9 octobre 2025 abonné·es

Cohabitation : le pari risqué des socialistes avec la Macronie

Olivier Faure et les siens sont persuadés qu’une expérience au pouvoir pourrait leur permettre de prendre le leadership de la gauche pour la prochaine présidentielle. Mais la manœuvre politique est très risquée.
Par Lucas Sarafian