Proche-Orient : Le Hamas s’invite sur la scène diplomatique

L’organisation palestinienne a annoncé avoir modifié son programme, acceptant un État palestinien limité aux frontières de 1967, ce qui devrait affaiblir un peu plus Mahmoud Abbas.

Politis  • 2 mai 2017
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Proche-Orient : Le Hamas s’invite sur la scène diplomatique
Photo : Khaled Mechaal, leader du Hamas, présente le nouveau programme de l'organisation lors d’une conférence de presse à Doha, le 1er mai. Crédit : Momen Faiz / NurPhoto.

Alors que Mahmoud Abbas s’apprêtait à partir pour Washington où il devait rencontrer, le 3 mai, Donald Trump, le Hamas a annoncé, lundi, avoir modifié son programme, acceptant un État palestinien limité aux frontières de 1967, et insistant sur le caractère politique et non religieux du conflit avec Israël. Plutôt qu’un argument pour le président de l’Autorité palestinienne, cette déclaration risque de l’affaiblir en faisant à terme du mouvement islamiste un interlocuteur direct dans une situation moyen-orientale extrêmement mouvante.

Déjà honni par la majorité de son peuple, le vieux Président palestinien allait chercher à Washington le soutien improbable d’un ennemi déclaré de la cause palestinienne. Donald Trump, qui s’est entouré de conseillers proches des colons israéliens, s’est en effet singularisé jusqu’ici en multipliant les déclarations agressives, promettant de transférer l’ambassade américaine à Jérusalem, et laissant entendre qu’il pouvait renoncer à la solution à deux États. Deux décisions qui liquideraient tout espoir d’État palestinien indépendant. Abbas va même devoir résister à la pression de Trump, lequel demande à l’Autorité palestinienne de cesser de verser une pension aux familles de prisonniers palestiniens détenus en Israël.

Et ce alors que 1 500 détenus entament leur deuxième semaine de grève de la faim pour obtenir un statut de prisonniers politiques. Seul fragile argument dans l’escarcelle du dirigeant palestinien, le soutien du maréchal-président égyptien Abdel Fattah al-Sissi pour tenter de relancer l’initiative arabe. Elle prévoit la normalisation des relations de tous les pays arabes avec Israël en échange de la reconnaissance par l’État hébreu des frontières de 1967. Il est vrai que Donald Trump apprécie beaucoup le dictateur égyptien. Mais ça risque de ne pas suffire pour l’amener à soutenir une solution dont Israël ne veut pas entendre parler.

Les échos
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