Bras de fer avec Blanquer

Les actions se multiplient chez les enseignants, mais aussi chez les lycéens et les parents d’élèves, pour qui l’esprit des lois Blanquer instaure un système concurrentiel et sélectif.

Ingrid Merckx  • 26 juin 2019
Partager :
Bras de fer avec Blanquer
© crédit photo : Edouard Richard / Hans Lucas / AFP

Après la grève des surveillances d’examens, la rétention des notes. Plusieurs syndicats, dont la FSU, SUD et la CGT, et des groupes d’enseignants ont annoncé qu’ils ne rendraient pas les notes du bac le 2 juillet, mais au plus tôt le 4. Retardant ainsi les résultats et les départs en vacances. Cette mesure, qui coûtera 1/30e de salaire par jour à chaque « retardataire », est une énième tentative d’instaurer un rapport de force avec un ministère qui reste sourd aux inquiétudes que soulèvent ses réformes. Réforme de l’entrée à l’université avec Parcoursup, réforme du lycée, loi sur « l’école de la confiance » : les alertes et les actions se multiplient chez les enseignants, mais aussi chez les lycéens et les parents d’élèves, depuis plus d’un an.

À lire aussi >> Bac philo : « Seuls les plus favorisés s’en sortent »

Difficile, devant cette avalanche de textes, de faire émerger un message unique, mais l’idée force, c’est le refus d’une école de la ségrégation sociale. Pour les mobilisés, l’esprit des lois Blanquer vise des impératifs économiques au détriment de la pédagogie et instaure un système concurrentiel et sélectif dès la maternelle, qui profitera aux plus favorisés. Si les effets ne sont pas immédiatement palpables, les grévistes tentent de les prévenir sans rencontrer un soutien solide dans l’opinion. La grève des surveillances a été peu populaire, même si elle n’a pas gêné les candidats. Et les associations de parents désapprouvent la rétention des notes. Les enseignants rappellent qu’ils tiennent à la réussite de leurs élèves aux examens et que leur mobilisation vise d’abord à protéger leurs choix d’avenir. Mais ils se heurtent à un véritable déni de démocratie auprès de leur hiérarchie. Et redoutent de voir se prolonger le conflit à la rentrée.

À lire aussi >> Enseignants : La colère monte face au mépris

Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

« Je critique sans la dramatiser la position du PS »
Politique 18 octobre 2025

« Je critique sans la dramatiser la position du PS »

Au lendemain de la non-censure du gouvernement, notamment par une grande partie des députés PS, le député communiste Stéphane Peu, président du groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR), est l’invité de « La Midinale ».
Par Pablo Pillaud-Vivien
À Paris, un conducteur percute deux personnes lors d’une manifestation de sans-papiers
Racisme 17 octobre 2025 abonné·es

À Paris, un conducteur percute deux personnes lors d’une manifestation de sans-papiers

Vendredi 10 octobre, un homme en voiture a percuté des manifestants lors d’une mobilisation organisée par un collectif de sans-papiers à Paris. Deux hommes ont été blessés et ont porté plainte. Malgré leurs témoignages, la police a retenu l’infraction de « blessures involontaires ».
Par Pauline Migevant
« Censure ou pas, il faut s’en prendre aux pouvoirs présidentiels »
La Midinale 17 octobre 2025

« Censure ou pas, il faut s’en prendre aux pouvoirs présidentiels »

Après le rejet des deux motions de censure contre le gouvernement Lecornu jeudi 17 octobre, Raquel Garrido, ancienne députée et cofondatrice de L’Après, est l’invitée de « La Midinale ».
Par Pablo Pillaud-Vivien
À Rouen, l’académie refuse de scolariser des mineurs isolés et à la rue
Reportage 16 octobre 2025 abonné·es

À Rouen, l’académie refuse de scolariser des mineurs isolés et à la rue

Malgré un droit constitutionnel adoubé par la convention des droits de l’enfant, la scolarisation est une bataille au quotidien pour les jeunes exilés de la plus grande ville de Seine-Maritime. Depuis plusieurs mois, ils luttent face au refus de l’académie de les scolariser.
Par Louis Witter