PACA : L’union taille S d’EELV

Seule une large union de la gauche pourrait l’emporter en Région Sud. On n’y est pas encore.

Michel Soudais  • 12 mai 2021
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PACA : L’union taille S d’EELV
Jean-Marc Governatorin
© Valery HACHE / AFP

L’enjeu politique en Région Sud, ex-Paca, est connu. Le RN y est bien implanté ; en 2015, la gauche avait dû se retirer en faveur de la liste conduite par Christian Estrosi (LR) devancée de 14 points par celle de Marion Maréchal-Le Pen. Autant dire que sans une union large, la gauche et les écologistes ont peu de chance de pouvoir réintégrer l’assemblée régionale qu’une majorité de gauche plurielle a pourtant dirigée de 1998 à 2015. On n’y est pas encore. Le 7 mai, Jean-Laurent Félizia, un inconnu du grand public, désigné tête de liste d’EELV et du Pôle écologiste, annonçait une liste d’union avec le PS et le PCF. Une sorte de resucée de « la gauche plurielle », née d’un accord d’appareils, sans LFI, ni GRS, ni les citoyens signataires de l’appel à l’union « Il est temps » ou de collectifs citoyens comme « Mad Mars », fer de lance du Printemps marseillais, représenté entre autres par Olivia Fortin, adjointe au maire de Marseille.

Le refus d’intégrer LFI était une exigence de Jean-Marc Governatori (photo), coprésident de Cap écologie (l’aile droite du Pôle écologiste), pressenti pour conduire la liste dans les Alpes-Maritimes : « Pour le PCF, j’étais prêt à faire un effort, confiait-il à Nice-Matin (6 mai). Mais pour un parti incarné par Jean-Luc Mélenchon, avec ce fonctionnement monarchique, ce n’est pas possible. C’est ma volonté, j’assume ! » Une fois que la liste fut dévoilée, ce richissime Niçois sur lequel EELV entend s’appuyer pour la présidentielle, l’a torpillée, dénonçant « une place trop grande aux forces de gauche ». « C’est devenu une liste de gauche avec quelques forces écologistes », a-t-il déclaré pour justifier de mener sa propre liste.

Ce départ, qui « était une exigence très forte des communistes », selon les fédérations PCF de Paca, a été accueilli par les évincés comme « une fenêtre d’espoir », selon le mot de Marina Mesure (LFI). Depuis, les appels à une reprise des discussions en vue d’aboutir à une large union se multiplient. Elles ont jusqu’au 17 mai pour aboutir.

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