Une mutuelle exemplaire

Politis  • 1 février 2007 abonné·es

C’est « l’esquisse d’un modèle social français » , écrit Michel Dreyfus, historien et directeur de recherches au CNRS, auteur de cet ouvrage remarquable sur l’histoire de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale (MGEN), la première mutuelle du pays et « la plus puissante d’Europe » .

La MGEN naît avec la Sécurité sociale et ses fondateurs syndicalistes. « Il a fallu l’expérience de la guerre pour que les mutualistes reconnaissent que l’élargissement de la protection sociale passerait par le cadre obligatoire de l’État » , note Dreyfus, qui ajoute : « À l’image de la société française, la majorité des mutualistes était incapables de concevoir ce rôle accru de l’État dans la protection sociale, et plus généralement dans le secteur social. » Depuis, l’histoire de la mutualité enseignante a montré que l’implication de l’État y joue un rôle essentiel. Dreyfus s’interroge aussi sur les conséquences « de l’intrusion des compagnies d’assurance qui, depuis une trentaine d’années, viennent « faire leur marché dans le champ du social » » . Cette concurrence, ainsi que la construction de l’Europe, pose bien des questions à la mutualité.

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