Courrier des lecteurs Politis 989

Politis  • 14 février 2008 abonné·es

Bon anniversaire

Je souhaite beaucoup de nouveaux lecteurs à Politis . Dans une période difficile, il nous faut résister à ce bouffon et à ce gouvernement, le pire que nous ayons eu. N’oubliez pas les libertaires, les anarcho-syndicalistes de la CNT.

James Tanneau, Joue-l’Abbé (Sarthe)

Opportunité médiatique

Les affaires sentimentales de notre Président ­ qui ne nous regardent pas, c’est du domaine de la vie privée ­ ont fait les choux gras des journaux. Son mariage, qui nous concerne, puisque son épouse va devenir la première dame de France et sera amenée à nous représenter (qu’elle le veuille ou non), est tenu (presque) secret. Cherchez l’erreur. Oh ! excusez, j’ai oublié que tout cela est une affaire d’opportunité (pour une fois, ce mot est employé dans son sens véritable et non comme anglicisme snob) médiatique. Il paraît que les Français en ont assez du « people » (je sais employer des anglicismes, moi aussi, quand je veux afficher mon mépris). C’est sans doute faux, mais on ne se méfie jamais assez, peu avant des élections.

P. Bouquet, Le Mans (Sarthe)

Stupéfait…

J’ai sous les yeux la couverture du n° 985 de Politis et je suis stupéfait qu’un journal de gauche puisse ainsi traiter des hommes politiques du seul parti de gauche de gouvernement. Et pas des moindres, le Premier secrétaire et le président du groupe socialiste à l’Assemblée. La droite et Sarkozy ont de l’avenir.

Le parti socialiste est à terre, et il faut qu’il se relève. Il a besoin d’être aidé, et il est piétiné. On a vu que c’était aisé de rassembler contre un projet, mais il est beaucoup plus difficile de rassembler pour construire. Chacun tient à sa perception des choses comme si elle était la Vérité… Si nous voulons revoir un jour la gauche au pouvoir, il nous faut un parti socialiste fort, c’est-à-dire uni. Le traité européen, sujet de discorde par excellence au parti socialiste, doit être soldé afin de passer à autre chose, comme le dit Arnaud Montebourg, cité dans vos colonnes. […] Une politique de gauche sera forcément imparfaite, lacunaire ; ce n’est pas facile d’être de gauche, et lorsque nous avons le pouvoir, cela tient un peu du miracle…

André Seroi, Laborel (Drôme)

Les dirigeants du PS

Si j’adresse cette lettre à Politis , c’est parce que je crois sincèrement que vous êtes l’un des foyers de résistance à ce totalitarisme rampant qu’est le « sarkozysme » ou, plus généralement, l’ultralibéralisme. Toutefois, dans un souci d’objectivité, et pour susciter un semblant de débat, ce qui semble louable au demeurant, vous entretenez, comme bon nombre de vos confrères, une confusion dans ce que vous appelez à tort l’opposition.

Dans un délit, les complices sont tout autant condamnables que les auteurs.

L’épisode du congrès de Versailles est l’aboutissement logique, et la preuve irréfutable, de cette complicité politique qui existe entre le pouvoir actuel et les responsables du parti socialiste ; et cela depuis quelques années. Ce qui s’est passé lundi 4 février est grave pour la démocratie, mais, surtout, cela met en évidence la lâcheté des dirigeants du parti socialiste.

Qu’ils puissent être pour l’adoption du « traité simplifié » (ils étaient déjà pour le « non simplifié »), passe encore ! Mais qu’ils n’aient pas le courage de venir défendre cette position devant le peuple, de proposer un débat, ce qui est l’essence même d’une démarche de gauche, c’est impardonnable.

[…] Quel infantilisme dans les attitudes pour se disculper ! Pierre Moscovici, entre autres, qui justifie son abstention en nous disant « qu’il fallait tout de même marquer sa mauvaise humeur » . Comme un gamin qui tape du pied. […]

Déjà, « les fausses victoires » de 2004 laissaient transparaître que tout n’allait plus très bien dans la liaison entre le peuple et le parti socialiste. La réforme Fillon sur les retraites avait déclenché la colère de la population, alors que le PS ne la critiquait que du bout des lèvres. Comme pour mieux se faire comprendre, le peuple lui a offert la presque totalité des régions et une victoire aux élections européennes. Hélas, malgré la gifle du référendum, nous avons eu droit à une désignation et à une campagne « garcimoresque » de la candidate socialiste.

À l’heure où les Allemands entament une lutte contre cette coalition destructrice (ultralibéraux/sociaux-démocrates), où les Anglais touchent le fond (système de santé, éducation, etc.), quand on a encore la possibilité de résister, d’être des fers de lance, eh bien non, on choisit la complicité et la voie de la démolition. Cela suffit, messieurs les responsables du parti socialiste, vous n’êtes plus dignes de confiance.

De grâce, messieurs les journalistes, ne nous parlez pas de vote sanction et d’une victoire de la gauche aux élections municipales si certains leaders du PS arrivent en tête. Nous allons avoir sans doute un remake des élections de 2004, avec les mêmes suites (Mme Royal n’est-elle pas déjà dans les starting-blocks ?). Informez-nous sur la façon dont sont composées les listes, où l’ouverture est pratiquée par tout le monde, tous azimuts, au point que notre monde politique ressemble à un grand courant d’air. Dans ma région, quand on voit comment sont construites les listes de Marseille ou d’Aix-en-Provence (qui ne sont sûrement pas des exceptions), les rancoeurs qui existent entre des personnes ayant la même étiquette politique mais figurant sur des listes opposées, et affichant la volonté de ne surtout pas s’unir au deuxième tour, comment accorder une quelconque crédibilité à ces gens-là ?

Il est grand temps que la politique reprenne ses droits et qu’elle ne soit plus confiée à des camelots.

André Thomaso, Barbentane

(Bouches-du-Rhône)

Courrier des lecteurs
Temps de lecture : 5 minutes