Une crise sanitaire

André Cicolella  • 3 juillet 2008 abonné·es

Les 12 % des assurés en affection longue durée (ALD) représentent aujourd’hui 60 % des dépenses de santé (70 % en 2015). Toutes ces maladies chroniques ont une composante environnementale déterminante. Le taux a en effet augmenté de 73 % entre 1994 et 2004, mais, après correction du changement démographique, l’augmentation est encore de 53 %. Quatre groupes de maladies chroniques représentent 75 % des ALD (cancer, diabète, maladies cardiovasculaires et affections mentales). Les dernières données publiées par les registres de cancer montrent que, entre 1980 et 2005, la progression en nombre de nouveaux cas a été de 95 % pour l’homme et 84 % pour la femme, dont respectivement 52 % et 55 % sont liés à l’environnement. Le diabète est principalement le diabète de type 2, or l’obésité multiplie d’un facteur 9 le risque de diabète et le surpoids d’un facteur 4,1. Obésité et surpoids sont directement liés à l’alimentation et au manque d’activité physique. C’est pourquoi l’Organisation mondiale de la santé estime que 80 % des maladies cardiovasculaires et des diabètes ainsi que 40 % des cancers pourraient être évités. Vouloir réduire le coût des ALD en diminuant le taux de remboursement des médicaments sans s’attaquer aux causes démontre clairement que l’objectif de ce gouvernement est plus de privatiser la Sécu que de s’attaquer aux problèmes de santé d’aujourd’hui que sont les épidémies modernes.

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