Des signes encourageants

Charlotte Lepri  • 12 mars 2009 abonné·es

Les premiers signes de ce début de présidence de Barack Obama sont encourageants. Sur le plan intérieur comme à l’international, il a accompli en quelques semaines un parcours remarquable. À l’intérieur, il a fait passer son plan de relance, a entamé des réformes dans des secteurs majeurs mais délaissés depuis des années (éducation, santé, infrastructures, énergie) et a pris position sur des sujets sensibles, comme l’avortement.
Au plan diplomatique, les avancées sont tout aussi visibles. Symboliques, tout d’abord, elles marquent la rupture avec la précédente administration : son premier coup de téléphone en tant que président des États-Unis à Mahmoud Abbas, la main tendue à l’Iran, la prise de contact avec la Syrie, la fermeture de Guantanamo.
Plus concrètement, se dessinent les contours de la politique étrangère de son administration, qui s’appuie sur deux piliers. Le premier est celui de la distribution du pouvoir au sein de l’administration, qui s’accompagne d’un renforcement du National Security Council, d’un rôle actif d’Hillary Clinton, secrétaire d’État – même si cette dernière a une marge de manœuvre plus réduite du fait de la multiplication des émissaires spéciaux chargés des principales zones de crises –, et de parlementaires plus visibles, notamment John Kerry, président de la Commission des affaires étrangères au Sénat. Second pilier : l’adoption d’une approche réaliste des relations internationales. Au-delà de la prise de conscience que les États-Unis ne peuvent tout décider tous seuls, la multitude de crises auxquelles est confrontée la nouvelle administration impose une attitude davantage basée sur la coopération, le multilatéralisme et le pragmatisme. Les récents contacts avec l’Asie et la Russie le confirment.
Reste à savoir si cette approche résistera à réalité des faits. En matière de lutte contre le terrorisme, par exemple, les signes de rupture sont moins probants. Et, quoi qu’il arrive, l’intérêt américain continuera à prévaloir.

Monde
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

Aux États-Unis, « une esthétique de la peur au cœur de la médiatisation des expulsions »
Donald Trump 20 octobre 2025 abonné·es

Aux États-Unis, « une esthétique de la peur au cœur de la médiatisation des expulsions »

Chercheur spécialiste des expulsions forcées, WIlliam Walters décrypte la façon dont l’administration Trump organise sa politique migratoire. Il explique également comment la communication autour de ces pratiques violentes est présentée comme un « spectacle » pour le public américain.
Par Pauline Migevant
Comment Trump et les Gafam empêchent la résistance contre les expulsions forcées
Expulsion 20 octobre 2025 abonné·es

Comment Trump et les Gafam empêchent la résistance contre les expulsions forcées

L’application ICEBlock, qui permettait d’anticiper les raids des forces spéciales anti-immigration, a été fermée par Apple, en accord avec Donald Trump. Politis donne la parole à son développeur, en colère contre la trahison du géant américain.
Par Sarah Laurent
Budget record pour l’ICE : Trump déploie sa machine anti-immigration
Décryptage 20 octobre 2025

Budget record pour l’ICE : Trump déploie sa machine anti-immigration

Avec plus de 120 milliards de dollars prévus d’ici à 2029, l’agence de l’immigration américaine connaît une expansion sans précédent. Centres de détention, recrutements massifs et expulsions à la chaîne deviennent les piliers du programme Trump.
Par Maxime Sirvins
Gen Z : l’internationale contestataire
Monde 17 octobre 2025 abonné·es

Gen Z : l’internationale contestataire

Comme en 1968, une jeunesse mondiale se lève à nouveau, connectée, inventive et révoltée. De Rabat à Katmandou, de Lima à Manille, la « Gen Z » exprime sa colère contre la corruption, les inégalités et la destruction de l’environnement.
Par Olivier Doubre