Ioulia Timochenko vise la présidence

Égérie de la révolution de 2004, la jeune et séduisante Première ministre compte bien miser sur son succès auprès de la partie la plus populaire de l’électorat pour renverser son rival, Viktor Iouchtchenko.

Claude-Marie Vadrot  • 16 avril 2009 abonné·es

Le personnage central de la comédie politique qui se déroule entre les partis, le Président et sa Première ministre est sans nul doute cette dernière : la blonde Ioulia Timochenko, dont la presse populaire se demande si les magnifiques tresses qui en font une véritable « icône » ukrainienne depuis qu’elle n’est plus brune sont fausses ou vraies, autrement dit, s’il ne s’agit pas d’une superbe idée de communication pour améliorer sa popularité. Tout comme les journaux se demandent encore si elle joue pour l’Ukraine ou si elle cherche secrètement à s’entendre avec les Russes. À 44 ans, elle fut l’égérie triomphante de la drôle de révolution de 2004. Pour ajouter à ce portrait brouillé, rappelons qu’elle fut la ministre de l’Énergie de Viktor Iouchtchenko quand il était le Premier ministre de Leonid Koutchma, qu’il poussa vers la sortie en l’accusant de corruption. Ioulia fut alors, à cette époque, mise en prison, également accusée de corruption. Ce qui contribua à en faire une héroïne à laquelle il ne manquait que les meetings enflammés de la révolution.

Lors de notre dernière rencontre à Kiev elle faillit m’embrasser parce que je la comparais à Ségolène Royal. Exceptionnel, car au cours des discussions, même privées, cette femme extraordinairement séduisante qui paraît infatigable, brise rarement sa carapace. Elle est en acier, elle manœuvre plus intelligemment que son adversaire, plaît à la partie la plus populaire de la population et n’est pas près de renoncer à conquérir le poste de présidente de l’Ukraine, mais avec des pouvoirs plus étendus, qu’elle veut faire rétablir par le parlement. Sans hésiter à prétendre qu’elle garde intacts tous les idéaux de la révolution orange en expliquant qu’en politique, les femmes « sont plus professionnelles que les hommes ».

Monde
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

Extrême droite allemande : « Comme souvent, la colère retombe, on s’habitue »
Entretien 1 décembre 2025 abonné·es

Extrême droite allemande : « Comme souvent, la colère retombe, on s’habitue »

Alors que l’AfD vient de refonder son organisation de jeunesse à Gießen, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont bloqué la ville pour tenter d’empêcher la tenue du rassemblement. Pour la germaniste et historienne Valérie Dubslaff, cette séquence s’inscrit dans la continuité des grandes mobilisations de 2024.
Par Maxime Sirvins
En Allemagne, une mobilisation massive contre l’extrême droite
Reportage 1 décembre 2025

En Allemagne, une mobilisation massive contre l’extrême droite

Près de 50 000 personnes venue de tout le pays se sont rassemblées ce week-end à Gießen pour empêcher le parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD) de reformer sa faction jeune, auto-dissoute huit mois plus tôt.
Par Camille Tribout
À Valence, l’extrême droite Vox surfe sur les inondations
Monde 28 novembre 2025 abonné·es

À Valence, l’extrême droite Vox surfe sur les inondations

Un an après la crue meurtrière d’octobre 2024, les habitants de Paiporta sont amers de la gestion de la tragédie par les autorités qui a dévasté la ville. Le parti d’extrême droite Vox a su tirer parti de ce désarroi.
Par Pablo Castaño
En Guyane, le mastodonte logistique de l’orpaillage illégal
Reportage 26 novembre 2025

En Guyane, le mastodonte logistique de l’orpaillage illégal

Près de 80 % des activités liées à l’extraction illicite de l’or en Guyane se concentrent sur le Haut-Maroni. Depuis la rive surinamienne, les garimpeiros – orpailleurs clandestins – ont édifié un système bien huilé pour exploiter le sol français.
Par Tristan Dereuddre