L’improbable unité

Denis Sieffert  • 2 avril 2009 abonné·es

Dense week-end de débats, les 28 et 29 mars, au sein de la gauche antilibérale. Les composantes de la toute jeune « Fédération », qui regroupe notamment l’association des Communistes unitaires, les Alternatifs et les Collectifs antilibéraux, se sont réunies d’abord séparément avant de se retrouver dimanche.

À l’ordre du jour, l’état de la campagne pour des listes unitaires aux européennes. Comme on pouvait s’y attendre après un premier tour qui avait écarté l’hypothèse d’un ralliement au Front de gauche (PC-PG), les Alternatifs ont décidé, « en l’absence d’unité large » , de ne pas participer aux élections européennes. Cette position a recueilli 55 % des suffrages contre 41 % à une alliance avec le NPA, et 4 % d’abstention. Dans un communiqué, les Alternatifs soulignent que « ce résultat traduit le profond attachement des militants à une unité telle que celle qui a permis de rejeter le traité constitutionnel européen en 2005 » . Ils se disent déterminés à développer « dans les semaines qui viennent les propositions et les actions pour construire une gauche alternative écologique qui porte les aspirations féministes, autogestionnaires et anticapitalistes qui sont les nôtres ».

Même constat du côté des Communistes unitaires, qui notent, au terme d’une réunion nationale, que « la gauche risque d’être une nouvelle fois éparpillée » pour les européennes, et qui proposent « d’inclure le fait électoral dans une démarche plus vaste » avec « une stratégie qui favorise l’appropriation de la politique par chacun et transforme les pratiques politiques ».

La Fédération, qui se réunissait dimanche, juge « indispensable de continuer le combat jusqu’à la clôture du dépôt officiel des listes ». « La crise de notre gauche , estime un texte adopté à une très large majorité, c’est aussi son incapacité à mettre en œuvre une autre manière de faire de la politique. » Envisageant l’hypothèse, de plus en plus probable, de listes séparées et concurrentes au sein de la gauche antilibérale, la Fédération indique qu’elle appellera à voter « pour battre la droite et toutes les listes qui approuvent le traité de Lisbonne ». Il semble en effet à peu près acquis que le Nouveau Parti anticapitaliste, d’une part, et un Front de gauche, composé du PCF et du Parti de gauche, d’autre part, mèneront la bataille européenne chacun de leur côté.

Politique
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