Qu’elles étaient belles, les crises d’antan !

« Le Monde » a traversé plusieurs tempêtes. Mais elles étaient autrefois plus idéologiques que financières.

Denis Sieffert  • 24 juin 2010 abonné·es

À la manière de Brassens regrettant les funérailles d’antan, on pourrait, s’agissant du Monde , avoir la nostalgie des crises d’autrefois. Lorsque le quotidien de la rue des Italiens, comme on l’appelait alors, était secoué par de grands débats idéologiques sur lesquels chacun, et chaque lecteur, pouvait prendre parti. C’était avant que les crises soient essentiellement économiques et financières. La première crise éclate à l’orée des années 1950. Elle traverse l’équipe dirigeante. Tout commence le 17 mars 1949 avec un article d’Hubert Beuve-Méry, qui écrit que l’Europe «  ne peut se passer de l’Amérique, mais […] ne peut lui abandonner son destin ». Des articles d’Étienne Gilson vont dans le même sens. Dans le contexte de la guerre froide et du plan Marshall, l e Monde appelle à se méfier de « l’ami » américain. Il ouvre un débat français et

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Publié dans le dossier
Une défaite du journalisme
Temps de lecture : 5 minutes