Utopia et le cinéma israélien

La directrice d’Utopia Tournefeuille se défend d’avoir voulu censurer le film « À cinq heures de Paris ».

Denis Sieffert  • 24 juin 2010 abonné·es

À la suite d’une brève publiée dans Politis n° 1106 sous le ­titre « Quand les Utopia censurent », nous avons reçu une lettre d’Anne-Marie Faucon, directrice d’Utopia Tournefeuille, qui explique sa décision de « déprogrammer » un film israélien quelques jours après l’assaut donné par l’armée israélienne à la flottille humanitaire pour Gaza. En voici un extrait.
« Remettons-nous dans le contexte : au moment même où nous bouclions notre gazette, où nous devions donc écrire sur cette jolie comédie douce-amère qu’est À cinq heures de Paris, nous parvient l’écho de l’assaut mené dans les eaux internationales par l’armée israélienne contre un convoi pacifique humanitaire : des morts, des blessés […]. Comment dès lors écrire des choses douces et légères sur un film qui donne une si paisible image d’Israël, alors même que cela vient après des années de douleur pour les populations civiles qui habitent la bande de Gaza et à qui ces bateaux étaient destinés ? Loin de nous l’idée de censurer quelque film que ce soit : À cinq heures de Paris est programmé dans au moins 50 salles en France et bénéficie du soutien d’un des plus gros circuits d’exploitation du pays ; à Toulouse, il est prévu dans une autre salle d’Art et Essai… […]. Par contre, l’actualité nous semblait justifier que la place laissée par ce film soit occupée par une autre œuvre magnifique, réalisée par la Franco-Israélienne Simone Bitton : Rachel. Un film qui correspond parfaitement à la mission de participation au débat démocratique qui est celle des salles comme les nôtres. Signalons au passage que 99 % des salles de France ont boudé ce film lors de sa sortie sans que personne ne s’en soucie et ne hurle au boycott… »

Lorsque notre brève a été rédigée, nous avions pour seule information que le film était « déprogrammé ». Aucunement qu’il était remplacé par le film de Simone ­Bitton, Rachel . Ce qui fait sens en effet.

Monde
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

Chili : « La gauche au gouvernement pourrait perdre contre la droite pinochetiste »
La Midinale 14 novembre 2025

Chili : « La gauche au gouvernement pourrait perdre contre la droite pinochetiste »

Dimanche aura lieu le premier tour de l’élection présidentielle au Chili. Jeanette Jara, ministre du travail sortante, membre du Parti communiste et à la tête d’une coalition de gauche qui gouverne aujourd’hui, fera face au très conservateur José Antonio Katz. Julian Calfuquir, doctorant en économie spécialiste de l’Amérique latine, est l’invité de « La Midinale ».
Par Pablo Pillaud-Vivien
Rami Abou Jamous : « On a l’impression que parler de Gaza est devenu un fardeau »
Entretien 12 novembre 2025 libéré

Rami Abou Jamous : « On a l’impression que parler de Gaza est devenu un fardeau »

Un mois après le « plan de paix » de Donald Trump, le journaliste palestinien appelle les médias à ne pas abandonner Gaza, où les habitants sont entrés dans une phase de « non-vie ».
Par Kamélia Ouaïssa
En Cisjordanie occupée, les oliviers pris pour cibles
Reportage 10 novembre 2025 abonné·es

En Cisjordanie occupée, les oliviers pris pour cibles

Alors qu’Israël ne respecte pas le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur le 10 octobre, la colonisation en Cisjordanie s’intensifie. Au moment de la récolte annuelle des olives, les paysans subissent les attaques violentes et répétées des colons, sous l’œil de l’armée israélienne.
Par Marius Jouanny
Moldavie : un programme pour reboiser un pays qui a perdu sa forêt
Reportage 10 novembre 2025 abonné·es

Moldavie : un programme pour reboiser un pays qui a perdu sa forêt

Considéré comme l’un des pays européens les plus vulnérables aux impacts du changement climatique et l’un des moins bien dotés en forêts, l’État moldave s’est embarqué il y a deux ans dans une aventure visant à planter des arbres sur 145 000 hectares.
Par Mathilde Doiezie et Alea Rentmeister