Austérité, austérité

Paul Pavlowitch  • 28 octobre 2010 abonné·es

L’austérité avait été générale. Inévitable dans l’après-guerre. Les États avaient ruiné les populations survivantes et ce n’était pas là une grossière tactique de banquiers afin d’éponger la banqueroute due à leurs spéculations. Non. Il n’y avait plus rien. Les rares automobiles dataient d’avant la guerre, les formes et les images étaient anciennes. Le monde était démodé. Nous, les plus petits, étions frappés par ce constat irrésistible : tout était vieux et abîmé. La vie était lente, nous pouvions nous faufiler et disparaître à notre aise. Les adultes étaient comme maintenant : bouchés. Nous extorquions notre liberté.

Chez nous, notre famille anglaise (une branche rescapée) nous envoyait des friandises, des tricots et des chaussures (pas fameuses) mais c’était chaque fois une surprise délicieuse en provenance d’un pays où

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