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Politis  • 2 décembre 2010
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Auxerre et la colonne forces

« Les caméras rassurent » , a dit Guy Férez, le maire PS d’Auxerre (Yonne), ce 25 novembre, à l’issue d’un conseil municipal où il a fait voter le déploiement de plusieurs dizaines de caméras de vidéosurveillance dans sa bonne ville. Ça rassure ? Pas sûr. Car cette décision a été votée par l’opposition de centre et de droite, mais aussi par l’extrême droite, alors que les deux élus PRG de la majorité s’y sont opposés, de même que les représentants de « La gauche qui ne renonce pas ». Martial, Guy Férez a aussi déclaré, au terme de ce vote progressif et pas du tout malodorant, et après analyse des forces et faiblesses du projet : « La colonne forces l’emporte. » Si les caméras « rassurent » , Guy Férez, lui, fournit quelques sujets d’inquiétude.

Le Taser tue

Contrairement aux rassurantes déclarations du ministère de l’Intérieur à l’époque de l’introduction du pistolet à impulsions électriques Taser dans la police et la gendarmerie française, fin 2006, le Taser est bien une arme mortelle. Dans la nuit du 29 au 30 novembre, à Colombes (Hauts-de-Seine), un Malien de 38 ans en situation irrégulière est décédé après avoir reçu deux décharges de Taser au cours de son interpellation, selon une source policière interrogée par l’AFP. L’Inspection générale des services (IGS) a été saisie. Nul doute que la légendaire impartialité de l’IGS dans ce genre d’enquête permettra de faire toute la lumière sur cette triste affaire et de débrancher définitivement les Taser du territoire français.

Détournement de logements sociaux

Selon une récente étude statistique de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes), citée lundi par la Tribune , 378 000 familles disposant d’au moins 5 300 euros par mois avec un enfant ou 6 400 euros avec deux enfants occupaient un logement social fin 2007. En Île-de-France, 270 000 ménages seraient dans ce cas. Mais il y a bien plus choquant : 53 000 ménages appartenant au 10 % des foyers les plus riches de France (11 200 euros mensuels) vivraient en HLM, ce qui en l’espèce constitue un indéniable détournement de logements sociaux.

Les échos
Temps de lecture : 2 minutes
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