Lu, vu, entendu

Politis  • 2 juin 2011
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LU

À rebours des mitterrandolâtries nostalgiques autour du 10 mai 1981, François Cusset, historien des idées et professeur à l’université de Nanterre, s’est remarquablement distingué dans le Monde du 10 mai dernier. Avec une tribune rappelant comment Mitterrand avait intronisé Tapie et abandonné les classes populaires.

De quoi indigner Pierre Bergé, président du conseil de surveillance du groupe le Monde, pestant auprès d’Erik Izraelewicz, directeur du quotidien, contre cet « article immonde, digne d’un brûlot d’extrême droite » , contre son ancien ami. Et de regretter dans la foulée d’avoir investi plusieurs millions d’euros dans le journal en 2010 « sans avoir de pouvoirs » . La société des rédacteurs a réagi en réaffirmant sa liberté éditoriale. Si Bergé s’est depuis excusé, la question du poids des actionnaires dans l’indépendance du journal reste posée.

VU

Vainqueur du Giro 2011 (le Tour d’Italie), Alberto Contador s’apprêtait dimanche dernier, main sur le cœur, le regard fier et lointain, à entendre l’hymne national de son pays, juché qu’il était sur la première marche du podium, à l’arrivée de la dernière étape, à Milan. Aux premières mesures de la musique qui retentit, le coureur fait immédiatement une moue bien visible, avant de s’immobiliser, droit comme un piquet, la main toujours au cœur, mais l’air atterré. Ou tout au moins interdit. Les organisateurs italiens viennent de se tromper de musique en diffusant… l’hymne franquiste ! On ne sait si Contador commence à avoir une certaine habitude de la situation. Lors de sa victoire du Tour de France en 2007, c’est l’hymne danois qu’on avait joué en son honneur…

ENTENDU

C’est dépourvue de scrupules que Christine Ockrent s’est exprimée au micro de Pascale Clark sur France Inter, jeudi 26 mai. La directrice générale déléguée de l’Audiovisuel extérieur de la France (qui chapeaute RFI et France 24), en conflit avec le numéro 1 du groupe, Alain de Pouzilhac, depuis plusieurs mois, jette l’éponge. « Mais je ne démissionne pas. Rien ni personne ne peut me pousser à partir. Je prends acte de ma révocation déguisée et sans motif. » Fière d’avoir « travaillé en bonne intelligence » avec les équipes de RFI et de France 24, la journaliste s’est dite « meurtrie à l’idée de les quitter » tout en réfutant l’anomalie originelle constituée par le fait d’être à la tête d’AEF alors que son compagnon est ministre des Affaires étrangères. Elle oublie aussi que la rédaction de France 24 votait contre elle une motion de défiance en décembre dernier !

Les échos
Temps de lecture : 2 minutes
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