Lu, vu, entendu

Politis  • 9 juin 2011
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LU

« La France des assistés » , c’est sous ce titre choc que le Figaro Magazine (4 juin) a présenté son « enquête » de dix pages sur l’assistanat, « un mode de vie de plus en plus répandu » . Sophie Roquelle, l’auteure des articles, s’est distinguée par son style très populiste qui donne corps à cette phrase mémorable de Laurent Wauquiez : « L’assistanat est le cancer de notre société. » La journaliste démarre fort avec cette touchante pensée envers les allocataires du RSA, surnommés les « canapés » , pour qui « le travail n’est plus qu’un souvenir » . «  Le RMI a été remplacé par le RSA, mais les “canapés” sont toujours là, aussi nombreux qu’avant » , soupire-t-elle. Ils sont « un boulet pour les finances publiques » , tance Sophie Roquelle, qui, bien sûr, ne parle pas de son mari, Jean-François Cirelli, vice-président de GDF Suez, qui touche pas moins de 1,3 million d’euros par an, soit environ 270 années de RSA.

VU

Si les deux chaînes principales ont bouleversé leur programme dans l’après-midi du 6 juin pour retransmettre la comparution de DSK devant le juge new-yorkais, France 2 a fait mieux encore en deuxième partie de soirée avec un « Complément d’enquête » exceptionnel, en direct du grand hall de France Télévisions et habillé de reportages aux titres éloquents : « Une femme d’influence »  ; « Journal d’une femme de chambre » ; « Promotion canapé »  ; « Le Diable au corps »  ; « L’homme qui aimait les femmes » . Des caméras subjectives courant le long du Sofitel, le qu’en-dira-t-on des voisins de Washington, du micro-trottoir, le harcèlement sexuel chez les élus (PS et PC seulement !), un ruban d’addictions et de morale. Les ingrédients nécessaires pour un véritable complément d’enquête (à charge) et un grand spectacle nauséabond.

ENTENDU

Marine Le Pen a assuré sur RTL, le 31 mai, qu’il y avait « beaucoup moins [de machisme] qu’ailleurs » dans son parti, affirmant également n’avoir « jamais entendu » son père « avoir des propos ou des comportements » relevant de cette attitude. À la croire, le FN aurait même « été un des seuls mouvements qui avait déjà la parité avant que ce soit une obligation ». Une fable non corrigée à l’antenne. Au lendemain des législatives de 2002, Jean-Marie Le Pen avait déclaré : « La forte proportion de candidates que nous avons présentées pour respecter la règle de la parité a fait baisser notre score […] parce que nous avons présenté des candidates moins performantes que ne l’auraient été d’autres candidats. » Si c’est pas du machisme…

Les échos
Temps de lecture : 2 minutes
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