SNCF : les usagers se rebiffent

Le jour J du grand chambardement des horaires est arrivé, avec beaucoup de grincements de dents.

Mickaël Guiho  • 15 décembre 2011 abonné·es

Dimanche 11 décembre, 85 % des horaires de la SNCF ont changé, en même temps qu’était lancée la ligne à grande vitesse Rhin-Rhône, que partait, dimanche, le premier train de passagers privé vers Venise (Thello, exploité par Veolia Transdev et Trenitalia, la SNCF italienne), et que s’ouvrait un vaste programme de rénovation des voies.

Un big-bang qui a fait beaucoup de mécontents. Comme dans les Hautes-Pyrénées, où des conducteurs ont fait grève pour protester contre les répercussions des changements d’horaires à la gare de Tarbes : – 15 % de charge de travail, soit cinq emplois de conducteurs menacés, selon la CGT.
Beaucoup d’usagers ont constaté une fois en gare que certains horaires annoncés sur le site web de la SNCF étaient faux. Nombreux sont ceux qui se demandent combien de temps leur patron va tolérer leur retard lié aux nouveaux horaires… Au Mans, à l’appel de l’Association des voyageurs usagers des chemins de fer, quelques dizaines de personnes ont refusé de présenter leurs billets aux contrôleurs. À la gare de Dordive (Loiret), des usagers ont encombré les voies et bloqué cinq trains sur la ligne Clermont-Ferrand-Paris.

« Sur le principe, on est favorable au cadencement » , explique Marc Pelissier, de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports, lors d’un débat organisé samedi par le Front de gauche. « Mais la SNCF a fait ça à marche forcée et n’a pas réalisé les travaux nécessaires sur les goulets d’étranglement du réseau. Normalement, le cadencement se traduit par des trains supplémentaires… » Or à Angoulême, par exemple, syndicalistes, élus et usagers s’insurgent contre la suppression de trois TGV.
Gilbert Garrel, de la fédération CGT des cheminots, regrette que « le choix du gouvernement en faveur de Réseau ferré de France », le gestionnaire ferroviaire français issu en 1997 du découpage de la SNCF.

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