Autisme : la psychanalyse en question
Faut-il remettre en cause les pratiques psychanalytiques pour les personnes autistes, au profit des méthodes éducatives et comportementales ? Bernard Golse se prononce pour une prise en charge multidimensionnelle. M’Hammed Sajidi est très critique vis-à-vis de la psychanalyse.
dans l’hebdo N° 1191 Acheter ce numéro
L’hypothèse plausible de l’origine polyfactorielle des pathologies autistiques nous oblige à une prise en charge multidimensionnelle la plus précoce possible, afin de ne se priver d’aucune voie d’accès potentiellement efficace.
En France, à la suite des décrets pris par Madame le ministre Simone Veil en 1996, la décision a été prise de doter progressivement chaque région d’un « Centre ressources autisme » chargé de promouvoir l’information et la formation en matière de dépistage précoce, d’évaluation diagnostique, de prise en charge et de recherches, mais, sur le plan des soins, ces décrets insistaient à juste titre sur le nécessaire équilibre entre les options pédagogiques, éducatives, rééducatives et psychothérapeutiques, une fois le diagnostic posé dans les Centres d’évaluation et de diagnostic de l’autisme et des troubles envahissants du développement, selon les principes des recommandations de l’Anaes (1).
Qu’entend-on sous le terme de prise en charge multidimensionnelle ? Le tout-psychanalytique a échoué, mais le tout-pédagogique, le tout-éducatif ou le tout-rééducatif échoueront de même, et toute technique qui prétendrait réclamer ou imposer le monopole de la prise en charge serait en fait hautement suspecte !
Il importe, bien entendu, de respecter au maximum les trajectoires des familles, tout en plaidant avec force pour le fait que, sur le fond d’une intégration scolaire digne de ce nom, une action puisse être menée conjointement sur les trois plans de l’éducatif, du rééducatif et du soin psychothérapeutique.
- Les enfants autistes doivent aller à l’école, et nous nous sentons entièrement solidaires des parents qui réclament que la loi de 2005 sur l’intégration scolaire des enfants handicapés et autistes puisse effectivement être mise en œuvre.
Malheureusement, nous sommes encore très loin du but, du fait d’une formation insuffisante des enseignants et des auxiliaires de vie scolaire !
- Une fois l’enfant autiste scolarisé, reste alors à lui proposer une prise en charge sous la forme d’un trépied fondamental : une aide éducative – et aucun psychanalyste
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